Reportage : la Pologne face au défi du post-populisme

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Revenu au pouvoir grâce à la société civile, le Premier ministre proeuropéen, Donald Tusk, doit maintenant tenir ses promesses de changement et restaurer l’État de droit.

Publié le 07-04-2024 par Garance Le Caisne (envoyée spéciale à Varsovie)

Il faut maintenant transformer l'essai. Six mois après un scrutin historique qui a renvoyé dans l'opposition les ultraconservateurs de Droit et Justice (PiS), les Polonais votent aujourd'hui pour élire près de 40 000 conseillers de commune, de département et de district. Pour le gouvernement de coalition de Donald Tusk, c'est un test majeur. Les électeurs vont-ils approuver les réformes engagées depuis l'automne dernier pour rétablir l'État de droit et lui permettre de les poursuivre ?

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Selon les plus récents sondages, la Plateforme civique, parti du Premier ministre, obtiendrait environ 30 % des voix et le PiS seulement 28 %. Ce qui serait une seconde défaite pour ce dernier. Le 15 octobre, la Pologne a en effet tourné la page de huit années de régime illibéral, bouleversant le paysage politique européen et offrant un message d'espoir aux sociétés corsetées par des gouvernements autoritaires. Le national-populisme pouvait donc être vaincu. « C'est un miracle, se réjouit Klementyna Suchanow, cofondatrice du mouvement OSK (Ogólnopolski Strajk Kobiet, "grève nationale des femmes"). On se rapprochait des modèles russe ou biélorusse, mais nous nous sommes débarrassés de cette infection autoritaire. »

Suchanow


Klementyna Suchanow, militante pour les droits des femmes.

Pour cette écrivaine de 50 ans au verbe sûr et au regard volontaire, c'est la société civile qui a permis ce miracle. Le jour du scruti

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