Qu'est-ce qu'un bon de souscription d'action (BSA) ?
Dans le cadre d'une augmentation de capital, ou simplement pour récompenser ses actionnaires, une société peut choisir d'émettre des bons de souscription d'actions (BSA). À quoi correspondent exactement ces bons ? Quel est leur intérêt ?
Publié par Michel Gistepi
Définition du BSA
Un bon de souscription d'action est un instrument financier émis par une société de capitaux. Il donne à son détenteur le droit d'acquérir une ou plusieurs actions dans cette entreprise, à un prix convenu d'avance (prix d'exercice) et jusqu'à une date donnée (date d'échéance). Si le titulaire ne souhaite pas utiliser son BSA, il peut le vendre ou l'abandonner à échéance. Le BSA peut être coté en Bourse. Une fois émis, le bon et l'action à laquelle il donne droit font l'objet d'une cotation séparée.
Émission du BSA
Le plus souvent, un BSA est émis lors de l'augmentation du capital d'une société et rattaché à une action nouvellement créée. Dans ce cas, l'achat d'une action intègre un bon de souscription permettant au détenteur d'acquérir une ou des actions supplémentaires dans l'entreprise. On parle d'ABSA, pour action à bon de souscription d'action. Il peut être nécessaire d'acheter deux actions ou plus pour se voir attribuer un BSA. Un BSA peut également être rattaché à une obligation (OBSA ou obligation à bon de souscription d'action) ou émis de façon autonome.
Intérêt du BSA pour la société émettrice
L'émission de BSA permet à une entreprise d'augmenter son capital de manière différée à moindres frais, sa structure financière se trouvant renforcée au fur et à mesure de l'utilisation des bons. Le fait de recourir à des ABSA permet à la société de vendre plus cher ses actions, grâce au bonus que constitue le BSA pour l'acquéreur. De plus, une société peut émettre des BSA gratuitement à destination de ses actionnaires afin de s'assurer de leur fidélité.
Intérêt et limite du BSA pour le détenteur
Pour l'investisseur, l'acquisition de BSA permet de bénéficier d'un effet de levier et présente un intérêt spéculatif. Il lui est possible de réaliser une plus-value si le cours de l'action augmente au-delà du prix d'exercice. Il profite également de la hausse du cours de l'action sans avoir eu à investir les capitaux nécessaires à l'achat du titre.
Cependant, il risque de perdre sa mise de départ si le cours de l'action baisse au-dessous du prix d'exercice.
Concrètement, pour un BSA acheté 20 permettant d'acquérir une action au prix d'exercice de 220 dans les deux ans, cotée aujourd'hui à 150 :
- Si le BSA est utilisé de suite, le coût d'acquisition de l'action est de 240 (220 + 20), alors qu'il est possible d'acheter cette action sur le marché pour 150 . Cette opération n'a pas de sens, il vaut mieux attendre pour exercer le BSA ;
- Si le cours de l'action monte à 350 au bout d'un an, l'utilisation du bon permet d'acheter l'action pour 220 , puis de la revendre immédiatement pour 350 et d'encaisser ainsi une plus-value de 110 (350 220 20) ;
En revanche, si l'investisseur conserve le bon dans l'espoir d'une hausse plus importante, mais qu'au contraire le cours de l'action tombe au-dessous de la valeur d'exercice à l'échéance du BSA, le bon a une valeur nulle et les 20