Doit-on démissionner pour créer une entreprise ?

Diverses solutions existent pour que les créateurs d'entreprise préparent le démarrage de leur activité. La démission est l'une d'entre elles, mais pas la seule. Le salarié doit donc attentivement examiner les avantages et les inconvénients d'une démission pour créer son entreprise.

Publié par Michel Gistepi

L'impact d'une démission pour créer son entreprise


Le principal avantage d'une démission est de pouvoir se consacrer à temps pleinau montage du projet. En se libérant des contraintes d'un emploi, le créateur peut concentrer 100 % de son esprit et de son énergie sur sa nouvelle activité, et il en a souvent besoin, tant les différentes étapes à passer sont nombreuses avant le démarrage effectif de l'entreprise.


Néanmoins, il faut tenir compte qu'en moyenne, la phase de montage du projet dure 9 mois. De la mise en place d'un business plan à la recherche des premiers clients, en passant par la recherche d'un financement et la rédaction des outils de communication, bon nombre de ces étapes peuvent souvent être réalisées parallèlement à un emploi de salarié. Durant cette période, démissionner peut se révéler risqué, dans la mesure où le projet peut encore échouer, sans se concrétiser en création d'entreprise réelle.


Attendre jusqu'à l'immatriculation de la société avant de démissionner semble judicieux, mais même dans ce cas, cette décision n'est pas sans conséquence. En particulier, une démission fait perdre les droits à l'ARE - aide au retour à l'emploi - de Pôle emploi et le créateur ne touche donc aucune allocation durant l'étude de son projet. De plus, il est alors impossible de bénéficier des aides disponibles pour les demandeurs d'emploi qui créent ou reprennent une entreprise (ARCE, ACCRE...).



Des alternatives plus sûres que la démission


Si le créateur doit se concentrer entièrement sur son projet, même lors de la phase d'étude, une alternative à la démission est la rupture conventionnelle. Celle-ci permet de se libérer d'un contrat de travail, tout en conservant ses droits aux allocations chômage et aux aides de Pôle emploi, avant et après l'immatriculation de l'entreprise.


Le congé pour création ou reprise d'entreprise est une autre possibilité pour qu'un salarié se consacre pleinement à son projet. Durant ce congé, le créateur n'est pas rémunéré et ne touche pas d'allocation. En revanche, contrairement à la démission, le porteur de projet conserve la garantie de retrouver son poste, ou un poste équivalent, s'il le souhaite, à la fin du congé de création. Les conditions pour profiter de ce dispositif sont relativement souples et favorables aux salariés. Elles font du congé pour création d'entreprise une alternative plus sûre que la démission.


Relativement similaire au congé pour création d'entreprise, le passage à un contrat de travail à temps partiel permet de cumuler une rémunération et du temps libre pour progresser sur le démarrage de l'activité. Pour en bénéficier, l'accord de l'employeur est indispensable et il faut être certain de pouvoir séparer le temps consacré à son travail et celui employé à sa future activité.