Un de plus

La théorie des dominos semble valable jusque dans le secteur des télécoms et des offres triple play. Après Bouygues Telecom, c'est au tour d'Orange de proposer l'offre de Netflix via ses Livebox. S'en est donc bien fini du front commun des fournisseurs d'accès contre ce géant américain qui rompt avec les codes traditionnels de la télévision.

Lancée début septembre, l'offre de Netflix, pourtant seulement disponible par Internet pour l'instant, a déjà séduit 100000 abonnés. Consciente de ne pouvoir rater une opportunité d'enrichir son offre de contenus à destination de ses abonnés, Orange se devait de proposer l'offre californienne dans des conditions de réception et de confort bien supérieures. Elle ne pouvait laisser à Bouygues Telecom, très agressif et conquérant sur le marché des boxes actuellement, un avantage concurrentiel en termes d'offre de contenus.

Revirements

Orange a donc fait fi de toutes les réticences affichées jusqu'alors : défense de l'exception culturelle et de la production françaises, souci de ne pas se mettre à dos Canal +, etc Stéphane Richard, qui raillait  mi-septembre le « patriotisme économique » de Bouygues Telecom, n'a donc pas tardé à lui emboîter le pas. Reste à savoir comment vont réagir les deux autres FAI.

Le positionnement marketing de Free aurait logiquement dû en faire le premier adepte de Netflix. S'il n'en a rien été, c'est que Free doit chercher à négocier un contrat réellement avantageux. Quant à SFR, il aura beaucoup plus de difficultés à franchir le pas. Son futur ancien propriétaire, Vivendi, possède Canal +, principal concurrent de Netflix, et son futur actionnaire, Numericable, vend lui aussi de la télévision payante, et a même développé une offre destinée à concurrencer Netflix. Il lui sera donc plus difficile de proposer l'offre à ses abonnés.