Vivendi lance une OPA hostile sur Gameloft

Vivendi lance une OPA hostile sur Gameloft

Les frères Guillemot se défendent depuis des mois contre les assauts de Vivendi pour prendre le contrôle d'Ubisoft et de Gameloft. Ils refusent de tomber dans l'escarcelle de Vincent Bolloré. Mais pourront-ils résister à l'OPA hostile lancée par l'industriel breton?

Publié le 19-02-2016 par Laurent Baquista

OPA hostile

 

Vincent Bolloré a confirmé aujourd'hui sa volonté ferme de prendre le contrôle de la galaxie Guillemot, en lançant sur la société Gameloft une OPA hostile. Depuis des mois, Vivendi mène une stratégie de « grignotage », consistant à racheter progressivement sur les marchés des actions d'Ubisoft, et surtout de Gameloft. De cette façon, le groupe de médias et de divertissements français renforce peu à peu ses positions dans les entreprises des frères Guillemot, à leur corps défendant. Ayant franchi ces derniers jours le seuil des 30%, Vivendi se trouvait donc en position légitime pour lancer une offre publique d'achat sur le reste des titres de la société.

En effet, ces derniers considèrent que leur autonomie est, et doit rester, la raison de leur succès. C'est du moins ce qu'à martelé Yves Guillemot lors de la présentation des excellents résultats d'Ubisoft : « La clé du succès d'Ubisoft a été son agilité et sa capacité à s'adapter, ce qui ne serait plus possible dans un groupe plus grand qui ne partage pas notre vision et à qui il faudrait demander une validation bureaucratique pour chaque décision ». Et cet argument semble convaincre les actionnaires.

 

 

Une acquisition stratégique

 

Mais Vincent Bolloré, lui non plus, ne manque pas d'arguments. D'abord, en loup avisé, il attaque en premier la bête la plus faible. Gameloft ne possède pas encore en effet le capital et l'aura dont l'éditeur d'Assassin's Creed et de Far Cry jouit dans le monde du jeu comme celui de la finance. Et pour allécher les actionnaires, Vivendi propose un prix d'achat nettement supérieur à celui du cours actuel de l'action, qui avait déjà progressé depuis que Vincent Bolloré a commencé à monter dans le capital du numéro 2 mondial des jeux pour mobiles.

En outre, Gameloft, en tant qu'éditeur de contenus ludiques pour téléphones mobiles, offrirait au groupe dirigé par l'industriel finistérien des contenus plus susceptibles de trouver des débouchés chez ses nouveaux partenaires du secteur des télécommunications, comme Telecom Italia ou Telefonica. Selon le communiqué de Vivendi, l'acquisition de Gameloft « s'intègre parfaitement dans la stratégie de développement du groupe ».

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