Accord stratégique

Total a annoncé hier soir après clôture de la Bourse un nouveau partenariat stratégique avec la compagnie Petrobras. Cet accord prévoit à la fois des collaborations entre les deux compagnies pétrolières sur des projets internationaux, de façon à mutualiser les coûts d'exploration et d'exploitation, et aussi la participation de Total à des chantiers au Brésil.

Cette alliance se justifie pleinement, et pour deux raisons très importantes. Tout d'abord, depuis 2010, plusieurs champs pétrolifères majeurs ont été découverts au Brésil, ce qui a contribué à transformer le pays en un nouvel, et presque unique, Eldorado des hydrocarbures. En outre, une loi avait été promulguée au Brésil, qui obligeait à ce que Petrobras, la compagnie nationale, possède au minimum 30 % des gisements exploités. La loi obligeait donc les compagnies internationales à devenir des partenaires de Petrobras, si elles voulaient pouvoir bénéficier de la nouvelle manne brésilienne en matière d'hydrocarbures. Depuis quelques semaines, les députés ont voté une nouvelle loi qui permet aux compagnies étrangères de se positionner seules sur certains appels d'offres. Mais Total a préféré jouer la carte du partenariat local, que le géant français du pétrole et de l'énergie juge plus fructueuse.

Développements conjoints

Petrobras est et demeurera en effet un acteur majeur de l'industrie du pétrole au Brésil. Sorte de compagnie d'État, tant ses liens avec les milieux politiques sont étroits, elle a tissé sa toile dans tout le pays, et a pu ainsi se positionner sur les chantiers les plus importants et les plus rentables. L'accord signé par le groupe pétrolier français a donc pour vertu de renforcer les partenariats sur ces chantiers, et d'en développer d'autres.

Ce sont déjà six chantiers colossaux qui sont exploités par les deux compagnies au Brésil, et il y en aura d'autres. Réciproquement, Petrobras intervient déjà avec Total au Nigeria, et va lui être associé sur des chantiers de développement dans cet État africain, mais aussi en Bolivie et dans le golfe du Mexique.

Par ailleurs, l'accord prévoit aussi, dans un second temps, de développer conjointement le traitement aval du pétrole, et donc des raffineries, voire des réseaux de distribution.