L'Espagne plutôt que la France

Dans son plan industriel pour 2017-2020, Renault a prévu que son futur modèle ne serait pas produit en France, mais en Espagne. Après la France, l'Espagne est le second foyer de production de Renault. La marque au losange y emploie déjà 14 000 salariés, soit plus de 10% de l'effectif total de l'entreprise, et ce nouveau modèle permettra d'y créer 600 emplois.

Actuellement, Renault produit totalement en Espagne deux de ses modèles à succès, la petite Twizy, et surtout le Captur. Des Mégane et des Kadjar, le dernier SUV (Sport Utility Vehicle) de la marque, y sont également fabriqués. Au total, ce sont environ 500 000 véhicules qui sortent des quatre usines espagnoles de la Régie, situées à Valladolid, à Palencia et à Sevilla. Cette annonce est une excellente nouvelle pour les sites espagnols, qui voient ainsi assurée la pérennité de leurs lignes de production.

Flexibilité et salaires bas

On ne sait pas encore quel nouveau modèle sera produit, mais on a une idée précise des conditions de cette décision. Il a fallu qu'aboutisse une négociation avec les partenaires sociaux menée depuis avril, qui a débouché sur un « accord de compétitivité et d'emploi », pour reprendre les termes utilisés dans le communiqué de presse du groupe Renault.

Grâce à cet accord, les sites espagnols de Renault vont pouvoir fonctionner presque 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7. En Espagne, la nécessité de sortir d'une crise économique sévère a en effet convaincu tous les partenaires sociaux de mettre en avant la notion de flexibilité, et surtout d'abaisser les salaires. Renault a su en profiter, de façon à améliorer encore sa rentabilité. Sans doute, les profits dégagés en préférant l'Espagne à la France vont-ils permettre à Carlos Ghosn d'accroître encore sa rémunération.