Présidentielle : pourquoi la préférence nationale voulue par le FN est un non-sens économique

Le pen dit avoir "une epee de damocles" au-dessus de la tete

Si elle est élue, Marine Le Pen veut appliquer une taxe sur les embauches de travailleurs étrangers, pour décourager les employeurs de les engager. Pourtant, loin de se substituer à l'emploi des Français, les étrangers permettent de répondre à un besoin de main-d'œuvre dans certains secteurs.

Publié le 21-04-2017 par Jean-Christophe Catalon

A deux jours du premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen figure toujours parmi le duo tête dans les sondages. Si elle parvient à se qualifier, puis à remporter le scrutin le 7 mai, la candidate frontiste a assuré, dans une interview au Figaro cette semaine, qu'elle créera 1,7 million d'emplois en trois ans. Une performance rendue possible par ce qu'elle appelle un "patriotisme économique", passant par plusieurs mesures phares, dont la sortie de l'euro, mais aussi une politique de "préférence nationale" inscrite dans la proposition 38 de son programme :

"Supprimer sur notre territoire la directive 'détachement des travailleurs' qui y crée une concurrence déloyale inadmissible. Mettre en place une taxe additionnelle sur l'embauche de salariés étrangers afin d'assurer effectivement la priorité nationale à l'emploi des Français."

En clair, l'idée est d'augmenter le coût du recrutement des étrangers, de sorte à désinciter les employeurs à avoir recours à cette main-d'œuvre, et donc à privilégier les nationaux. Derrière cette mesure, se trouve l'idée qu'embaucher des étrangers est un moyen pour les employeurs de faire baisser le coût du travail. Or, si certains le font sans doute dans cette optique, cette affirmation ne reflète pas la dynamique générale.

"Fluidifier le marché du travail"

En France, on compte 1,77 million d'étrangers actifs en 2015, soit 6% de la population active totale, selon l'Insee (ces données concernent uniquement les individus en situation légale sur

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