Métaux rares (1/3) : doit-on craindre pour l’approvisionnement ?

Extraction de terres rares en Chine

[Série d'été 1/3] Indispensables à la transition énergétique et numérique, les métaux rares sont toutefois exposés à des risques géopolitiques, de responsabilité sociale et environnementale, voire d'épuisement des réserves qui font craindre d'importantes variations des prix.

Publié le 23-07-2018 par Giulietta Gamberini

Cobalt, tungstène, étain, mais aussi dysprosium, praséodyme, néodyme, etc.: lointains souvenirs des heures passées dans l'étude du tableau de Mendeleïev, parfois même complètement inconnus, ces noms sont pourtant ceux des matières premières indispensables au XXIe siècle. Utilisés dans la fabrication de véhicules électriques, batteries, panneaux solaires, éoliennes, mais aussi smartphones et appareils électroniques, quelques dizaines de métaux, dont une vingtaine de "terres rares", sont en effet à la transition énergétique et à celle numérique ce que le charbon et le pétrole étaient, respectivement, à la machine à vapeur et puis au moteur thermique. A l'échelle mondiale, leur demande croît, en entraînant une hausse exponentielle de leur production. Et même si les besoins futurs restent difficiles à mesurer, la courbe semble plutôt destinée à grimper en flèche tout au long des prochaines décennies.

Les experts inquiets

Depuis quelques années, plusieurs experts expriment donc des inquiétudes croissantes sur l'approvisionnement de ces matériaux. L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) y a consacré deux rapports: un premier en 2011, relatif aux "tensions d'approvisionnement des terres rares",  suivi par un deuxième en 2016, portant sur "les enjeux des terres rares et des matières premières stratégiques et critiques". Le journaliste Guillaume Pitron, déjà auteur de documentaires sur le sujet en 2012, vient de publier quelque 250 pages

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