L'État de plus en plus fort chez Orange

LEtat de plus en plus fort chez Orange

En application de la loi Florange, les satellites de l'État que sont lAPE et Bpifrance se renforcent en obtenant des droits de vote doubles. Désormais, l'État français et ses partenaires étatiques détiennent donc 23,04% du capital et 29,49% des droits de vote de l'opérateur historique des télécommunications.

Publié le 08-04-2016 par Laurent Baquista

Renforcement de l'État

 

Alors que, voici seulement quelques jours, on pouvait imaginer une entrée de Bouygues au capital de l'opérateur historique des télécoms et un affaiblissement de l'État actionnaire dans le capital, c'est aujourd'hui à son renforcement que l'on assiste. En effet, suite à l'échec de la fusion entre Orange et Bouygues Telecom, auquel l'Agence des Participations de l'État n'était pas complètement étrangère, l'application de la loi Florange a permis à cette dernière et à Bpifrance de disposer de droits de vote doubles.

L'application de cette loi permet donc au concert de l'État de franchir le seuil de 25% des droits de vote. L'APE et Bpifrance détiennent en effet 610 414 035 actions Orange, ce qui équivaut à 898 362 273 droits de vote. Autrement dit, l'État, via ces deux véhicules financiers, possède désormais 23,04% du capital et 29,49% des droits de vote de l'opérateur téléphonique leader.

 

Affaiblissement de la CDC

 

Cette augmentation des droits de vote a une conséquence supplémentaire. La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), voit quant à elle son quota de droits de vote baisser à la faveur de cette augmentation du nombre de droits. Elle détient donc désormais 11,29% du capital d'Orange, et seulement 9,82% des droits de vote. L'Autorité des Marchés Financiers l'a révélé dans un autre avis publié cet après-midi.

La loi Florange est un des acquis industriels et capitalistiques du quinquennat de François Hollande. Elle a pour finalité de renforcer la stabilité de l'actionnariat des entreprises, en donnant aux actionnaires historiques des droits de vote doubles, ce qui revient à privilégier les investisseurs aux longs cours au détriment des fonds spéculatifs.

Les dernières actualités