Les vaccins de Sanofi ne font plus recette

Les vaccins de Sanofi ne font plus recette

Les autorités de santé des Philippines ont ordonné à Sanofi d'arrêter la distribution de son vaccin contre la dengue dans le pays, car il peut aggraver la maladie dans certains cas rares.

Publié le 05-12-2017 par Laurent Baquista

Interdiction aux Philippines

 

Quelques jours après avoir demandé la suspension de la commercialisation, les autorités de santé des Philippines ont ordonné l'arrêt de la distribution de Dengvaxia, le vaccin contre la dengue développé et commercialisé par le laboratoire pharmaceutique français Sanofi et sa filiale spécialisée Sanofi Pasteur. En effet, dans certains cas cliniques, le vaccin peut avoir des effets contre-productifs et aggraver la maladie. C'est pourquoi, « afin de préserver la population, les autorités sanitaires ont demandé à Sanofi de cesser immédiatement la vente, distribution et commercialisation du Dengvaxia et d'organiser le retrait de Dengvaxia du marché », indique le communiqué de la Food & Drug Administration des Philippines.

Parallèlement, cette dernière a demandé à Sanofi de mener une campagne d'information auprès de la population afin de faire remonter tout cas ayant pu entraîner le décès d'une personne traitée. Sanofi, de son côté, a précisé qu'aucun décès n'était à déplorer.

Cette interdiction est un coup dur pour Sanofi, dans la mesure où les études de marché et les projections montraient que Dengvaxia aurait pu générer des ventes annuelles d'environ 842 millions d'euros.


Vain succès aux États-Unis

 

Inversement, aux États-Unis, des essais cliniques continuent de se dérouler sur un autre vaccin développé par Sanofi, mais dont le géant pharmaceutique français a décidé de suspendre le développement, faute d'un marché suffisant et surtout à cause des pressions politiques sur le prix envisagé. Il s'agit d'un vaccin contre le virus Zika, qui a contaminé de très nombreuses personnes durant ces dernières années, mais dont l'OMS a annoncé la fin de l'épidémie et qu'elle ne considère plus comme une urgence mondiale. Suite à cette annonce, les autorités de santé américaines, qui finançaient en partie le développement du vaccin, ont donc cessé de contribuer. Sanofi s'est ainsi retrouvé seul en charge du développement du vaccin. C'est pourquoi le laboratoire français a décidé de mettre un terme à ces essais trop coûteux pour être rentables.

Pourtant, les résultats des essais cliniques, publiés dans la revue médicale de référence The Lancet, montrent que 90 % des personnes traitées dans le cadre des essais cliniques ont développé des réponses positives au vaccin, ce qui ferait de lui un rempart solide contre l'épidémie.

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