Grèves dans trois sites

Coca-Cola European Partners (CCEP), l'embouteilleur de la marque américaine de soda, est actuellement confronté à un mouvement social des salariés qui protestent contre un plan de sauvegarde de l'emploi en cours de négociation, qui prévoit la suppression de 128 postes répartis dans cinq usines d'embouteillage. Depuis hier, les sites de Grigny, Clamart et Marseille sont ainsi bloqués par les personnels.

Décidé en octobre 2017, ce plan social chez Coca-Cola European Partners s'expliquerait, selon la direction, par les surcapacités actuelles de production dans les sites français, qui concentrent 90 % des bouteilles vendues en France, ainsi que par la nécessité de réduire les coûts de production.

Ces motifs sont remis en cause par les salariés, avec d'autant plus de vigueur qu'ils redoutent que ce plan social ne dégrade fortement leurs conditions de travail, qui sont déjà « très difficiles, à la limite du supportable », pour reprendre les termes utilisés par M^e Blindauer, l'avocat du comité central d'entreprise.

Mettre la pression sur la direction

Les salariés, leurs représentants et leur avocat sont donc extrêmement inquiets, même si la direction de CCEP semble vouloir réduire autant que possible le nombre de départs contraints au profit de départs volontaires. « Nous avons déjà avancé sur les mesures sociales et l'emploi, et nous sommes toujours ouverts à la négociation », a indiqué à l'AFP la direction de l'embouteilleur.

En attendant, comme les négociations battent leur plein actuellement et ne se termineront qu'au 20 février, les salariés restent mobilisés et ces grèves sont leur seul moyen de pression, et sans doute le meilleur.

Ce plan social et ces grèves se déroulent sur fond de crise pour le géant mondial des sodas, qui peine de plus en plus à vendre ses produits en France. Les ventes de Coca-Cola ne cessent en effet de baisser partout dans le monde, mais plus sensiblement en France, car les consommateurs ont de moins en moins d'appétence pour ce type de boissons. En France en particulier, les goûts des consommateurs les portent désormais vers des boissons plus naturelles, moins sucrées, et la méfiance envers les édulcorants de synthèse n'arrange pas les affaires de Coca-Cola, dont les boissons Light ou Zéro ne répondent donc pas totalement aux attentes du marché.