Emmanuel Macron face à la quadrature des retraites

Emmanuel Macron, le 3 octobre à Rodez, réforme des retraites

Alors que de nombreux syndicats appellent à la mobilisation pour le 5 décembre, l'exécutif va devoir décider dans quel sens trancher la réforme la plus risquée de son quinquennat.

Publié le 31-10-2019 par Hervé Denis

Le Prix Nobel de littérature Peter Handke avait popularisé dans les années 1970 l'angoisse du gardien de but au moment du penalty. Choisir de bondir d'un côté ou de l'autre au moment où le tireur s'élance, dans l'espoir de capter le ballon. Un sentiment que doit partager le président de la République Emmanuel Macron, à l'instant où il va devoir lui aussi décider de quel côté il doit trancher la réforme des retraites qu'il avait à peine esquissée lors de sa campagne électorale.

L'enjeu est considérable : à la différence du contrat de travail qui ne concernait « que » les salariés du secteur privé (19 millions de personnes quand même), de l'assurance-chômage (3 millions de chômeurs), ou de la SNCF (150 000 agents), la réforme envisagée, qui fusionnerait les 42 systèmes existant dans un seul, dit « universel », concernerait la totalité de la population active française, depuis les apprentis jusqu'aux notaires en passant par les fonctionnaires, les autoentrepreneurs, etc.), soit près de 30 millions de personnes. Édouard Philippe évoque un « nouveau pacte social » entre les Français, une expression bien trop galvaudée pour rendre compte de l'enjeu. Sans craindre le ridicule, il aurait pu utiliser les superlatifs :

« Everest social » pour les férus d'alpinisme, ou « mère des réformes » pour les nostalgiques de Saddam Hussein... « Gouverner, c'est choisir » disait Pierre Mendès France, totem des réformateurs en France. Encore faut-il connaître l'étendue des choix possibles.

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