Une décision retardée

Hier soir, un porte-parole de l'Autorité de sûreté nucléaire a annoncé que le gendarme du secteur rendrait « probablement à l'automne » sa décision sur la conformité de la cuve du réacteur nucléaire à eau pressurisée de troisième génération qu'Électricité de France construit sur le site de Flamanville, dans le département de la Manche.

L'ASN avait pourtant indiqué en mars dernier que sa décision tomberait dans le courant de l'été, mais elle ne dispose pas encore de tous les rapports techniques, qu'elle ne devrait recevoir dans leur totalité qu'à la fin du mois de juillet.

« À la fin de cette procédure, nous prendrons une décision définitive », a précisé le porte-parole de l'ASN.

Une décision capitale

Cette décision est capitale pour EDF, car elle est susceptible de remettre en cause le bon déroulement d'un chantier qui collectionne depuis son ouverture les retards et les déboires. En avril 2015, l'ASN avait en effet révélé l'existence d'anomalies de conception sur le couvercle et le fond de la cuve du réacteur EPR, forgés dans l'usine Areva NP du Creusot. L'acier de ces deux éléments de la cuve du réacteur comportait en effet des concentrations en carbone trop élevées.

L'ASN avait jugé ces anomalies suffisamment sérieuses pour contraindre EDF à mener des investigations poussées, incluant des tests sur plus de 1 600 échantillons prélevés sur des pièces identiques, qu'EDF a dû commander et superviser. Si, par malheur, ces tests laissaient à l'ASN la moindre ombre de doute, il se pourrait que le gendarme du nucléaire demande qu'une nouvelle cuve soit forgée.