Christian Streiff : les leçons d'une résurrection

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Ce mercredi sort en salles "Un homme pressé", d'Hervé Mimran, avec Fabrice Luchini et Leïla Bekhti. Le film retrace le lent et douloureux chemin de reconstruction de l'ancien président du groupe PSA, Christian Streiff, frappé d'un AVC en 2008. Dix ans plus tard, les enseignements et les trésors humains qu'il dévoile ont valeur d'exemple au-delà de sa propre renaissance : aucun dirigeant de multinationale comme de TPE ne peut y être insensible. Le 13 novembre à Lyon, il viendra les partager lors d'une soirée exceptionnelle La Tribune, consacrée à "la santé des patrons". Ou comment désacraliser un sujet toujours très aigu, et même tabou.

Publié le 07-11-2018 par Denis Lafay

LA TRIBUNE - Dix ans après l'AVC dont vous avez été victime alors que vous présidiez le groupe PSA, un film inspiré de votre histoire sort en salles.  Son titre reprend presque celui de votre biographie, J'étais un homme pressé (éd. Cherche Midi).  Que représente, dans votre processus de résilience, cet événement cinématographique?

Christian Streiff : D'abord un heureux hasard, celui de la rencontre d'un producteur (Matthieu Tarot) et d'un portrait publié dans Le Monde et signé Denis Cosnard. J'étais alors en pleine rédaction de mon livre.

Mais ce film est aussi un risque. Celui d'accepter d'être incarné dans une interprétation qui ne me ressemble pas, et donc d'être identifié au personnage odieux et méprisant remarquablement joué par Fabrice Luchini. J'espère que personne ne m'a jamais vu ainsi! (Rires.)

Sans doute cette direction artistique caricaturale n'est pas étrangère à l'image des patrons, en premier lieu des grands groupes, qui domine au sein de l'opinion publique...

Indéniablement. Le public français aurait-il admis que le PDG d'un groupe de 200 000 salariés qui plus est exposé alors à de douloureuses décisions industrielles et sociales ne soit pas un "salaud"? Une foule d'anecdotes réelles ont été intégrées au film, qui trouble mon appréciation d'ensemble.

Je me sens un peu écartelé : la stricte exactitude de certaines situations me renvoie précisément à ce que j'étais, l'excès ou le fantasme de certaines autres me détournent du miroir. J'avais écrit mon autobio

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