Catalogne : victoire légale et défaite politique de Madrid ?

Appel a la resistance pacifique lors du referendum en catalogne

La crise économique est passée par là : lindépendantisme est lexpression catalane dun profond mécontentement populaire qui traverse toute lEspagne. Et le choc avec Madrid paraît inéluctable. Par Stéphane Michonneau, Université Lille 3 Université de Lille

Publié le 01-10-2017 par Stéphane Michonneau

Comme on pouvait s'y attendre, l'absence de dialogue entre le conservateur Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol, et Carles Puigdemont, président de la Généralité de Catalogne, a précipité la région catalane, et l'ensemble de l'Espagne derrière elle, dans une crise institutionnelle grave. Les faits qui se sont déroulés à Barcelone depuis le 11 septembre semblent s'enchaîner inéluctablement, selon une logique de surenchère mutuelle dont on craint qu'elle ne mène au pire, c'est-à-dire à la violence. Pourtant, nombreuses sont les voix qui, depuis 2010, se sont élevées pour proposer des issues au conflit : elles sont demeurées inaudibles.

La passivité de Madrid

D'un côté, le gouvernement espagnol a fait preuve d'une remarquable légèreté en laissant s'enkyster dans la société catalane un problème qu'il n'a pas voulu affronter. Mariano Rajoy a longtemps professé la passivité, n'envisageant le problème posé que sous un angle judiciaire. Il dénonce aujourd'hui un attentat à la légalité, fort de la légitimité que lui confère l'État de droit et la Constitution de 1978 : il peut donc à bon droit mobiliser tous les instruments dont il dispose pour lutter contre le mouvement sécessionniste menaçant l'unité de l'Espagne.

Outre les nombreux recours devant le Tribunal constitutionnel pour invalider les lois et les décrets votés par le Parlament, le parlement catalan, qui a clairement outrepassé le domaine de compétence que lui octroyait la Charte fondamentale, il recourt à la mobilisa

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