Bouygues : travail dissimulé sur le chantier EPR

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Le géant du BTP sera jugé en correctionnelle du 21 au 23 octobre dans une affaire de travail dissimulé, concernant 460 ouvriers sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville.

Publié le 10-07-2014 par Guilhem Baier

Le chantier du réacteur EPR (Bouygues)

 

Dans une conjoncture marquée par des tensions budgétaires croissantes, les affaires de travail dissimulé n'épargnent plus les géants du bâtiment et des travaux publics. C'est notamment le cas du groupe Bouygues, qui sera jugé en correctionnelle, du 21 au 23 octobre à Cherbourg aux côtés de l'agence internationale d'intérim Atlanco, basée à Chypre, et de la société de BTP Elco, basée en Roumanie. Une situation inédite pour Bouygues Travaux Publics, en charge du pilotage de la partie génie civil du chantier, pour le compte d'EDF. Le parquet reproche à la filiale du géant du BTP d'avoir tacitement cautionné l'emploi de 460 ouvriers polonais et roumains sur le vaste chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche). Une accusation bien évidemment démentie par la direction de Bouygues.

 

 

Bouygues : la controverse des "travailleurs détachés"

 

Le procureur de la République de Cherbourg, Eric Bouillard, souligne le caractère exceptionnel de cette affaire, qui touche à la délicate question des travailleurs européens détachés dans l'Hexagone. En vertu d'une directive européenne de 1996, toute entreprise européenne peut en effet détacher des salariés dans un autre pays de l'Union. Cette législation a ouvert la porte à de nombreux abus dans le secteur du BTP, qui font désormais l'objet de poursuites systématiques de la part des parquets. A noter qu'en février dernier, le conseil des Prud'hommes de Cherbourg avait condamné Atlanco dans une affaire similaire, tout en relaxant Bouygues.

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