Un contexte peu favorable

Ce n'est pas dans le meilleur des contextes qu'Alexandre Bompard a ce matin dévoilé quelques-uns de ses objectifs majeurs pour le groupe Carrefour, dont il est désormais le président-directeur général. En effet, ces annonces ont eu lieu à l'occasion de la présentation des résultats semestriels du géant français de la grande distribution, des résultats qui ne brillent pas par leur qualité et ne sont pas très propres à inspirer la confiance des analystes et des investisseurs, pas plus que les prévisions pour le semestre à venir.

Si l'on résume dans les grandes lignes la situation que découvre Alexandre Bompard, Carrefour semble sur la pente descendante, et a réalisé un premier semestre 2017 calamiteux. Par exemple, son résultat opérationnel a chuté de 36 % et se limite à 199 millions d'euros. Sa marge ne dépasse pas 1,2 %. Quant au chiffre d'affaires des hypermarchés, qui représente 20 % du global, il est en baisse de 1 % et ressort à 9,8 milliards d'euros. Autant dire que Carrefour est en perte de vitesse sur les six premiers mois de l'année 2017.

Dans ce contexte peu favorable, Alexandre Bompard a néanmoins souhaité contrebalancer les mauvaises nouvelles chiffrées par le dévoilement de ce qu'il considère comme les « grands challenges » que le numéro deux mondial de la distribution va devoir relever. Pour résumer sa pensée, il va s'agir avant tout de rajeunir Carrefour. Et le nouveau patron de l'enseigne de distribution a des idées pour y parvenir.

Trois challenges à relever

Sans entrer trop dans le détail, puis qu'il compte « revenir vers le marché d'ici à la fin de l'année » pour présenter son plan stratégique, Alexandre Bompard a néanmoins fixé quelques grands axes. 

Le premier d'entre eux est celui de la transformation digitale du groupe. Carrefour va devoir relever ce défi pour mieux répondre aux attentes des consommateurs et faire disparaître à terme la différence entre le commerce en ligne et les magasins. En outre, le groupe va pouvoir aussi agir de cette manière contre de nouveaux concurrents dans la distribution, comme Amazon. Pour y parvenir, Alexandre Bompard compte bien s'inspirer de tout ce qu'il a fait pour accélérer la transformation digitale de la FNAC.

Le second consiste à donner une « nouvelle jeunesse aux hypermarchés », concept phare des débuts de la société de consommation, mais qui commence à s'essouffler et ne s'est guère renouvelé.

Le troisième challenge concerne la réorganisation du groupe, pour le rendre plus agile et plus réactif. Cela va commencer par un remaniement de l'état-major du groupe, avec notamment le remplacement de Jérôme Bédier par Laurent Vallée.