Ukraine : « Une hausse des prix sur les produits agricoles est à prévoir » (Christophe Richardot, DG de l'Alliance BFC et de Dijon Céréales)

Christophe Richardot, directeur général de l'Alliance BFC et de Dijon Céréales

Depuis une dizaine de jours, l'invasion de l'Ukraine par la Russie bouleverse le monde agricole. Ces deux pays représentent à eux deux 30% des exportations mondiales de blé et d'orge. Le commerce d'engrais avec la Russie et la hausse du coût de l'énergie risquent d'avoir de lourds impacts sur les exploitations. Christophe Richardot, directeur général de l'Alliance BFC et de Dijon Céréales, nous éclaire sur les conséquences de cette guerre à court et à moyen terme sur les marchés agricoles.

Publié le 07-03-2022 par Amandine Ibled

LA TRIBUNE- En quoi cette guerre provoque-t-elle des tensions sur les marchés des grains et oléagineux ?

CHRISTOPHE RICHARDOT- Il y a deux ans, le cours du blé s'élevait à 170 euros la tonne, en 2021, il est passé à 180 euros la tonne, jusqu'à atteindre un record ce vendredi à 400 euros la tonne. Cette envolée liée à la crise vient confirmer une valeur haute des céréales, conséquences des marchés mondiaux déjà tendus entre l'offre et la demande.

Nous n'avons peut-être pas encore atteint le pic mais nous assistons à d'importantes fluctuations. Il y a deux ans, les prix variaient de 3 à 4 euros par jour, aujourd'hui il n'est pas rare d'observer des variations de 20 à 50 euros. Cette situation rend la gestion financière des exploitations compliquée. Il est difficile de se projeter et d'anticiper. Pour l'Alliance BFC - qui regroupe trois coopératives de la région (Dijon Céréales, Bourgogne du Sud et Terre Comtoise) - cette situation engage des couvertures financières importantes afin d'allonger nos capacités à couvrir nos prises de position sur les marchés.

Lire aussi 4 mnComment le conflit entre la Russie et l'Ukraine menace l'agriculture française


Sachant que la Russie représente 40 % des exports mondiaux de nitrate d'ammonium, présent dans les fertilisants, peut-on s'attendre à un choc sur le marché des engrais ?

Les fertilisants qui viennent de Russie sont utilisés en partie pour la production de nos céréales en Bourgogne-Franche-Comté. Ce qui va impacter les coûts de produc

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités