Nouveau record de défaillances d'entreprises

Nouveau record de défaillances d'entreprises

Cette année, environ 62.000 entreprises auront déposé le bilan, détruisant ainsi près de 174.000 emplois

Publié le 02-10-2013 par Emilie Huberth

Cette année, la France comptera plus de 62.000 entreprises qui auront déposé leur bilan. L'impact pour le chomage est palpable puisque ces liquidations entraineront plus de 174.000 licenciements. 


Selon son dernier point conjoncturel, le spécialiste de l'assurance-crédit, Eurler Hermes, prévoit une poursuite pour la fin de l'année de la hausse des défaillances d'entreprises observée sur le début de l'année (+ 2,1 % au premier semestre) et qui n'a fait que se confirmer durant l'été (+ 4,4 %). L'organisme prévoit plus de 62 000 entreprise en défaillance, se traduisant ainsi par la destruction de 174.000 emplois sur l'année 2013.


En 2014, Euler Hermes anticipe un très leger recul des défaillance puisque le niveau devrait s'établir à 61800 entreprises qui déposeront le bilan, coûtant 0,22 point de PIB à l'économie et entraînant la destruction de 165.000 emplois, soit un demi-point de chômage en plus. La croissance du PIB en 2014 se fera donc en sous-régime entre +0,6% et +0,8%, en fonction des évolutions de la composante investissement (estimée entre +0,2% et +0,6%) et de l'accelération de la consommation des ménages.  «Il est nécessaire d'atteindre un palier de + 1 % de croissance du PIB pour espérer un vrai reflux des défaillances», assure Ludovic Subran, chef économiste d'Euler Hermes. 

 

Des défaillances qui touchent toute la France.


Toutes ces mises en liquidation ou en redrresssement judiciaire se sont très largement diffusée dans le tissu économique national. Toutes les régions, sauf la Provence-Alpes-Côte-d'Azur, le Limousin et la Basse-Normandie, sont touchées et la majorité des secteurs d'activité sont concernés. Les records de défaillance touchent toujours les mêmes activités à savoir : l'hébergement restauration (+ 16,4 %), les services aux entreprises (+ 11,5 %), le commerce automobile (+ 10,2 %), le commerce de détail (+ 8 %) et les services aux particuliers (+ 7,4 %).


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Une plus grande intervention de l'AGS


Suivant de près les entreprises en défaut, on apprend sans surprise que les impayés de salaires ont eux aussi augmenté ; les entreprises défaillantes laissant évidemment pour la plupart une ardoise salariale. L'AGS (l'Assurance de Garantie des Salaires) qui intervient en cas de défaillance des entreprises, a augmenté le versement des avances de salaires impayées : elles ont progressé de 4% sur les 7 premiers mois de l'année. Près de 228,8 millions d'euros ont été déboursés sur un an, sachant qu'en 2013, le montant maximum du plafond de garantie de l'AGS, toutes créances du salarié confondues, s'élève à 74.064 euros.


Les entreprises sont de plus en plus fragiles


Malgré la mise en place par le gouvernement d'une «boîte à outils» pour encourager l'investissement (Bpifrance, CICE, CIR, Programme investissement avenir, réforme du code des assurances), les entreprises restent sous pression avec un taux de marge au plus bas et ce n'est pas parce que la croissance est timidement de retour que les entreprises se portent automatiquement mieux. Marquées par quatre années de crise, les sociétes françaises encore en activité sont bien souvent très fragiles. "Il n'y a pas que les TPE et les PME à souffrir, les ETI sont aussi dans la nasse", observe Patrice Coulon, le directeur général délégué de GE Capital France, qui constate aussi des difficultés dans les transports et dans l'entreposage. "Dans ces secteurs, les retards de paiement s'étirent depuis plusieurs trimestres. La situation est-elle plus enviable dans l'industrie ? Même pas. Les intentions d'investissement sont toujours orientées à la baisse, ce qui est de mauvaise augure pour l'avenir", poursuit-il.

Alors que le gouvernement vise une croissance nulle, l'OCDE a révisé à la fin du premier semestre 2013 sa prévision de croissance pour la France. L'Organisation planche désormais sur une croissance annuelle de 0,3%.


Peut-on pour autant parler de reprise en France ? Pas encore.