Deux heures trente de négociations

La crise qui secoue le géant pétrolier et gazier français à Mayotte ne trouvera vraisemblablement pas d'issue d'ici la fin de cette semaine. Pour rappel, les grévistes de Total Mayotte réclament, depuis deux semaines désormais, une augmentation générale des salaires de l'ordre de 15 %. Pour se faire entendre, ils ont décidé de bloquer le dépôt pétrolier d'où partent les camions-citernes qui approvisionnent les stations-service. Alors que, mardi, la réunion prévue entre les dirigeants de Total Mayotte et les syndicats était reportée, la rencontre qui a finalement eu lieu ce jeudi a en effet tourné court, comme l'a indiqué l'Intersyndicale FO-CGTMA dans un communiqué diffusé hier soir.

Plus précisément, c'est au bout de deux heures et demie de discussion que les leaders syndicaux ont décidé de quitter la table des négociations, en estimant que leur requête n'était pas entendue. « Nous avons rencontré un employeur qui affiche beaucoup de mépris. Nous avons proposé une augmentation générale de 15 % des salaires et comme la direction nous avait promis hier mercredi qu'elle allait nous faire une proposition en ce sens, on a écouté ses propositions. L'ennui est qu'il n'y a pas de proposition », a ainsi déclaré El Anziz Hamidou, porte-parole de l'Intersyndicale FO-CGTMA à l'AFP. Aucune date n'a été fixée pour de nouveaux échanges.

Le groupe prend également la parole

De son côté, le groupe Total, présent dans plus de 130 pays au travers de 100 000 collaborateurs, a affirmé avoir fait des propositions, contrairement à ce qu'estiment les syndicats. La firme dirigée par Patrick Pouyanne, qui s'impose comme étant la première entreprise française en termes de chiffre d'affaires et 24^e entreprise mondiale, avait d'ailleurs pris la parole ce mercredi pour la première fois depuis le début de la grève pour déclarer que « Total Mayotte et SMSPP sont extrêmement attachés au dialogue social : des réunions mensuelles ont lieu entre la direction et les instances représentatives du personnel et des avancées notables ont eu lieu ces dernières années dans divers domaines, comme l'instauration de chèques déjeuner, d'un 13^e mois, d'une assurance supplémentaire et d'une mutuelle. Les salariés bénéficient en outre d'avantages liés au groupe Total : augmentation salariale annuelle, plan d'épargne, intéressement, campagnes régulières d'augmentation de capital réservées aux salariés ».

En attendant la sortie de crise, le groupe français déclare être pleinement mobilisé pour renforcer le ravitaillement des 9 stations-service de l'île impactées par la grève et pour limiter au maximum l'impact sur les consommateurs.