Y aura-t-il assez d’uranium pour la relance du nucléaire dans le monde ?

uranium, yellow cake

DOSSIER NUCLÉAIRE. En permettant de produire de l'électricité à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES) et de réduire la dépendance aux importations d'hydrocarbures, l'énergie nucléaire voit son rôle renforcé dans le bouquet énergétique, même dans des pays comme la France où l'usage de l'atome faisait débat ces dernières années. La multiplication des projets va pousser la demande d'uranium, le minerai qui, une fois enrichi, constitue le carburant du réacteur. Un marché qui, de la mine jusqu'à la centrale, reste maîtrisé par l'ensemble des acteurs.

Publié le 13-03-2023 par Robert Jules

Témoin du retour en grâce du nucléaire, la multiplication des projets de centrales à travers le monde va accentuer la demande d'uranium, le minerai qui fait carburer les réacteurs. Avec, pour corollaire, une question : l'industrie nucléaire, notamment en Europe, ne risque-t-elle pas de tomber dans une nouvelle dépendance ?

« C'est un élément abondant sur terre et présent de façon naturelle sur les cinq continents. Même en France, il y a eu, à une époque, des mines d'uranium. Aujourd'hui, hormis l'Europe de l'Ouest, des gisements sont exploités en Russie et en Ukraine, en Asie centrale, au Kazakhstan, en Chine, en Océanie et en Amérique du Sud et du Nord », assure Nicolas Maes, directeur des activités minières d'Orano.

Six compagnies et quatre pays concentrent l'essentiel de la production

Toutefois, aujourd'hui, quatre pays concentrent plus de 75% de la production minière mondiale : le Kazakhstan (45%), la Namibie (12%), le Canada (10%) et l'Australie (9%).

En 2021, selon la World Nuclear Association, 48.300 tonnes de ce minerai ont été extraites, un volume modeste dans le secteur minier, mais qui couvre 77% de la demande, le reste étant fourni par le recyclage.

Cette concentration se retrouve également chez les compagnies minières, dont le nombre est peu élevé.

« Il y en a six principales. La plus importante, c'est Kazatomprom, détenue à 75% par le fonds souverain kazakh, les 25% restants se répartissent entre Astana et le flottant, l'entreprise étant cotée à la Bourse de L

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