Vivendi hausse le ton face à Mediaset

Vivendi hausse le ton face à Mediaset

Trois jours après avoir pris une première participation dans le capital du groupe italien de télévision Mediaset, Vivendi est déjà parvenu à détenir 20 % du capital de l'empire Berlusconi.

Publié le 15-12-2016 par Laurent Baquista

Seuil des 20 % atteint

 

La guerre n'est plus seulement déclarée entre Vivendi et Mediaset. Elle est entrée en phase intense de combats boursiers, à la faveur d'une Blitzkrieg menée sur les marchés par l'industriel finistérien contre son vieil ami Silvio Berlusconi.

Lundi dernier, le groupe français de médias, de contenus et de divertissements avait en effet annoncé la prise d'une participation dans le capital de Mediaset, à hauteur de 3 %. Il avait aussi, il est vrai, annoncé son intention de porter cette participation jusqu'à 20 %, mais personne ne supposait que les opérations offensives et hostiles de Vincent Bolloré seraient aussi rapidement et efficacement menées. Hier soir, après clôture des bourses de Paris et de Milan, Vivendi a ainsi annoncé détenir 20 % du capital du groupe de médias italien fondé par Silvio Berlusconi et contrôlé par sa famille.

La réaction de l'ancien président du conseil italien n'a pas tardé et s'avère violente, enterrant définitivement des années d'amitié avec Vincent Bolloré. Les deux hommes sont désormais en guerre ouverte et tous les coups vont être permis. Silvio Berlusconi a en effet déclaré à la presse italienne que « l'acquisition d'actions Mediaset de la part de Vivendi, sans accord préalable avec Fininvest, ne peut être considérée autrement que comme une opération hostile ». 

 

Guerre ouverte

 

Ayant porté plainte contre X pour manipulation du cours de Bourse, Fininvest a également ouvert un front judiciaire : une enquête a ainsi été ouverte par le Parquet de Milan. Par ailleurs, Fininvest s'évertue à racheter des titres Mediaset elle aussi, mais l'intrusion de Vivendi dans le capital du groupe de médias a fait flamber son cours, ce qui contrait Fininvest à racheter les actions au prix fort. Certes, la vente du Milan AC a permis à Fininvest de disposer de 730 millions d'euros de produit de cession pour alimenter sa trésorerie, mais cela ne pèse rien par rapport au trésor de guerre accumulé par Vivendi suite aux ventes de SFR et de Maroc Telecom.

Si la guerre a ainsi éclaté, c'est suite au litige entre les deux groupes sur l'accord passé en avril dernier. Il prévoyait une prise de participations croisées entre Mediaset et Vivendi et la cession de 100 % de Mediaset Premium, la chaîne italienne à péage. Mais les mauvais résultats de la chaîne ont remis l'accord en cause. C'est depuis que la tension ne cesse de grimper entre les deux groupes, pour arriver au pic d'hostilités de ces derniers jours.

Avec 20 % du capital, Vivendi peut désormais compter influer sur la gouvernance de Mediaset. À moins que Vincent Bolloré ne compte prendre le pouvoir, en profitant de la faiblesse de l'état de santé du condottiere, qui accumule les problèmes cardiaques.

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