Vers une fusion totale des deux groupes

Depuis quelques jours, des rumeurs laissaient entendre que l'équipementier franco-américain des télécommunications pourrait céder à Nokia ses activités mobiles. Il semblerait que la réalité soit très différente, et dénote de la part des deux groupes d'ambitions bien supérieures. Dans un communiqué commun, Alcatel-Lucent et l'équipementier finlandais ont en effet confirmé « être en discussions sur un possible rapprochement, qui pourrait prendre la forme d'une offre d'échange en actions de Nokia sur Alcatel-Lucent ».

Autrefois leader du téléphone mobile, Nokia a cédé cette activité à Microsoft pour se recentrer sur la conception et la fabrication des infrastructures de réseaux de télécommunication, filaires et mobiles. La firme en a conservé un trésor de 5,4 milliards d'euros, qu'elle aimerait sans doute employer.

Un projet risqué

Nokia compte 55000 collaborateurs dans le monde, et Alcatel-Lucent 53000. La fusion pourrait donc donner naissance à un nouveau géant, capable de rivaliser avec son concurrent suédois Ericsson, et avec le nouvel entrant chinois, Huawei.

Mais un tel projet n'est pas sans susciter d'inquiétudes, car les fusions dans le secteur des télécommunications ne se sont pas toujours bien passées. La fusion d'Alcatel et de Lucent en est la meilleure illustration, puisque le groupe n'a depuis 2006, année du rapprochement entre les deux entités, été rentable qu'une seule année, l'année 2011.

En outre, les fusions entraînent souvent des compressions de personnel, de façon à faire des économies d'échelle en supprimant, notamment des postes en doublons, surtout dans les fonctions support. Bercy a donc déjà déclaré qu'il ferait preuve d'une vigilance extrême en ce qui concerne l'emploi, et François Hollande a convoqué les patrons d'Alcatel-Lucent et de Nokia à l'Elysée.a