Inauguration en grande pompe

Les chantiers navals nazairiens ont inauguré hier le Meraviglia, le paquebot géant destiné au croisiériste italien MSC. Ce paquebot fait déjà la fierté des salariés de STX France et illustre leur savoir-faire incomparable dans le domaine de la construction de très grands paquebots de croisières. Apparemment, il fait également la fierté d'Emmanuel Macron, comme toute l'aventure de STX France au cours de ces dernières années. « Nous en avons fait du chemin depuis 2016. Devant cette cathédrale sur l'eau, je suis fier comme beaucoup de Français de ce que vous avez fait. Fier du fait que nous sommes une force industrielle qui innove et qui continuera à produire et à faire », a en effet déclaré le président de la République.

Une entreprise symbolique pour Macron

Cette histoire est aussi pour Emmanuel Macron emblématique de ce qu'il souhaite pour l'industrie française, notamment avec la mise en avant du dialogue social au niveau de l'entreprise, et d'une certaine flexibilité rendue justement possible par le développement des accords d'entreprises. « Cette réussite, c'est votre travail. On a dit que j'avais sauvé STX, c'est faux : vous avez sauvé STX France. Lorsque j'étais en poste au ministère de l'Économie, vous avez conclu un accord difficile, vous avez accepté des mois d'attente et de vous remettre en question pour que l'entreprise tienne. Avec un accord d'entreprise inédit, vous avez sauvé l'entreprise, alors je vous le dis : merci. Vous avez montré le visage que je veux de l'industrie », a clamé le nouveau président.

Revoir l'actionnariat pour préserver l'emploi

Mais Emmanuel Macron n'était pas seulement venu pour inaugurer le paquebot ou tresser des couronnes aux salariés. L'objectif de la visite était aussi de rassurer ces derniers. Les salariés sont en effet inquiets depuis le rachat de STX France par le groupe italien concurrent, Fincantieri. Emmanuel Macron semble également l'être, puisqu'il va demander à son ministre de l'Économie Bruno Le Maire de s'employer à revoir l'accord d'actionnariat conclu en avril par le gouvernement précédent. Ce dernier donne en effet 66,66 % des parts du capital des chantiers navals de Saint-Nazaire à l'Italien, ce qui fait craindre aux salariés une délocalisation des emplois vers l'Italie. La feuille de route fixée par Emmanuel Macron à son ministre est claire : revoir l'accord et remanier l'actionnariat, afin de préserver les emplois en France.