La Société Générale à l'amende

La Société Générale à l'amende

La Société Générale a dû accepter de payer les 1,34 milliard de dollars d'amendes infligées par la justice américaine dans les dossiers du Libor et de la Libye.

Publié le 05-06-2018 par Emilie Huberth

Amende salée

 

Alors que le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien fait à nouveau planer des menaces de sanctions sur les entreprises européennes, la Société Générale vient d'essuyer une déconvenue qui rappellera à tous la nature et la lourdeur des sanctions que les États-Unis peuvent infliger à ceux qui contreviennent à leur législation fédérale.

En effet, la Société Générale a annoncé hier soir avoir accepté de s'acquitter des amendes que la justice américaine lui a infligées dans deux dossiers : celui des tentatives de manipulation du taux interbancaire Libor et celui de corruption présumée en Libye.

Le montant global de ces sanctions financières s'élève à 1,34 milliard de dollars. La banque rouge et noire devra ainsi verser 275 millions de dollars au département de la Justice et 475 millions de dollars au régulateur américain des marchés dérivés, dans le cadre du seul dossier Libor.

En ce qui concerne le dossier libyen, la Société Générale versera 292,8 millions de dollars au département de la Justice et 250,15 millions d'euros au parquet financier français.


Amende honorable

 

Dans le dossier Libor, la Société Générale faisait partie des trois établissements bancaires accusés d'avoir fait courir des rumeurs et de s'être entendus pour influencer le taux de référence du marché interbancaire.

Dans le dossier libyen, la banque française a reconnu avoir versé 90 millions de dollars à un courtier dans le but de corrompre des responsables du régime libyen, afin d'obtenir, à la faveur de plusieurs contrats, un bénéfice d'environ 523 millions de dollars.

Dans le communiqué de presse de la banque, Frédéric Oudéa, son directeur général, a fait amende honorable : « nous regrettons les manquements passés, contraires à nos valeurs et à notre éthique, qui ont conduit à ces accords. Nous sommes heureux d'avoir mis un terme à ces dossiers en coopération avec les autorités concernées et nous considérons qu'il s'agit d'une étape importante pour la banque », a-t-il déclaré.

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