Une nouvelle gamme pour les pays émergents

Si le constructeur français se renforce en Europe, il ne parvient pas à tirer son épingle du jeu dans les pays émergents. La réponse à ce problème devrait se trouver pour Renault dans la volonté d'élargir sa gamme, et notamment de proposer dans les pays émergents, à commencer par l'Inde, une nouvelle gamme de véhicules ultra low cost. Si certains constructeurs comme Audi ou BMW affichent une croissance impressionnante dans ces pays, c'est auprès de la clientèle haut de gamme naissante qui tire les profits de la mondialisation de l'économie. Mais ce n'est pas ce que vise Renault. La marque au losange semble en effet plus attirée par l'essor d'une petite classe moyenne, à faible pouvoir d'achat. En somme, Renault fait plus le pari du nombre, que celui de l'excellence, et souhaite vendre en masse des véhicules peu chers, peu perfectionnés, mais robustes et fiables.

Le même sort que Dacia ?

Les premiers modèles d'une petite citadine vendue 3500 euros devraient être commercialisés en Inde dans les prochains mois, avant d'être aussi proposés aux marchés brésiliens et argentins. Le véhicule, produit dans l'usine indienne de Chennai, cherchera aussi à appuyer son succès sur la faiblesse des taxes qui pèsent en Inde sur les véhicules de moins de 4 mètres.

Une question reste toutefois en suspens, qui rappelle des débats internes fort anciens chez Renault, et malheureusement récurrents : ce véhicule a-t-il vocation à être commercialisé à l'avenir sur le marché européen ? Si c'était le cas, on sait déjà qu'il serait produit dans la nouvelle usine de Tanger, mais la décision ne sera prise que par Carlos Goshn lui-même. La question s'est déjà posée par le passé en effet. A leurs débuts, les véhicules Dacia n'étaient destinés qu'aux marchés émergents. Ils comptent aujourd'hui parmi les plus grands succès du constructeur en Europe.