Plus de pilote dans l'avion Air France

Plus de pilote dans l'avion Air France

Suite au résultat de la consultation qu'il avait lancé, Jean-Marc Janaillac, le PDG d'Air France KLM, a présenté sa démission samedi. Il annonce ce matin qu'il quittera le groupe le 15 mai.

Publié le 07-05-2018 par Bertrand Dampierre

Janaillac explose en plein vol

 

Air France KLM n'a désormais plus de pilote à sa tête. Jean-Marc Janaillac, son président directeur général, a remis samedi 5 mai 2018 sa démission, à l'occasion d'une réunion extraordinaire du conseil d'administration du groupe de transport aérien franco-néerlandais. À la demande du conseil, il conservera ses fonctions jusqu'au 15 mai prochain, date de l'assemblée générale des actionnaires. C'est alors que le conseil annoncera la solution de gouvernance de transition qu'il a retenue.

Cette démission fait suite aux résultats de la consultation des personnels, organisée par Jean-Marc Janaillac lui-même. Cette consultation a été marquée à la fois par une participation massive, puisque 80% des collaborateurs du groupe se sont exprimés, et par un résultat qui a valeur de désaveu pour le PDG d'Air France-KLM. En effet, son plan de revalorisation salariale, soumis à l'approbation des personnels de la compagnie, a été rejeté par ces derniers à 55,44% des voix exprimées. Le projet soutenu par Jean-Marc Janaillac proposait « des augmentations générales de salaire de 7% sur quatre ans, s'ajoutant aux augmentations individuelles » déjà envisagées.

Regrettant un « immense gâchis », Jean-Marc Janaillac avait déclaré à la suite de l'annonce des résultats : « j'assume les conséquences de ce vote et je remettrai dans les prochains jours ma démission aux conseils d'administration d'Air France et d'Air France-KLM ».

 

L'État ne viendra pas à la rescousse 

 

Cette démission intervient alors que les personnels d'Air France entament aujourd'hui leur quatorzième journée de grève, une grève qui pèse considérablement sur les comptes de la compagnie, et la fragilise alors qu'elle venait à peine de se redresser. Les dix organisations syndicales d'Air France, représentant les pilotes, les personnels navigants commerciaux et les personnels au sol continuent ainsi d'exiger une augmentation immédiate des rémunérations de 5,1% en 2018, afin de rattraper six ans de gel des grilles salariales.

Confrontée à la vive concurrence des compagnies low cost, et surtout à la concurrence presque déloyale des compagnies du Golfe persique qui cassent les prix, Air France-KLM doit pourtant tenir bon, et améliorer sa compétitivité. Actionnaire minoritaire, mais détenant néanmoins 14% du capital du groupe de transport aérien, l'État, par la voix du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, a prévenu que ceux qui en appellent au gouvernement comme à un sauveur ne seront pas entendus : « l'État n'est pas là pour éponger les dettes, venir à la rescousse d'entreprises qui ne feraient pas les efforts nécessaires de compétitivité. Ceux qui pensent que quoi qu'il arrive, l'État arrivera à la rescousse d'Air France et épongera les pertes d'Air France se trompent », a déclaré Bruno Le Maire sur l'antenne de BFM TV.

Paradoxalement, la mobilisation semble faiblir du côté des personnels, puisque la direction prévoit qu'aujourd'hui, 85% des vols seront assurés.

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