Olivia Grégoire et Thierry Déau : « La finance à impact est un levier d'action privilégié »

O. Grégoire / T. Déau

En avant-première de la conférence "La finance à impact : effet de mode ou tendance de fond de la finance durable ?", qui se tient en virtuel ce 25 mars à l'initiative du secrétariat d'Etat chargé de l'Economie Sociale, Solidaire et Responsable, et de Finance for Tomorrow, Olivia Grégoire, secrétaire d'Etat, et Thierry Déau, président de Finance for Tomorrow, évoquent la formidable opportunité que représente la finance dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le gouvernement va également lancer une réforme du label ISR, qui sera davantage tourné vers l'impact.

Publié le 25-03-2021 par Propos recueillis par Irène Frat

LA TRIBUNE - La finance semble avoir une longueur d'avance sur d'autres secteurs économiques en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique. Confirmez-vous ? Si oui, à quoi est due cette prise de conscience selon vous ?

OLIVIA GREGOIRE - La finance doit toujours avoir un coup d'avance et je pense qu'elle a, en effet, plus tôt que le reste de l'économie, intégré les enjeux du changement climatique à ses modèles. La réglementation française, qui a mis en place un reporting ESG spécifique pour les investisseurs - encore complété dans la loi « Énergie et Climat » de 2019 - n'y est pas pour rien.

L'Europe nous a d'ailleurs suivis dans cette voie, ce qui montre que ce n'est pas un particularisme français : avec le plan d'action européen sur la finance durable de 2018, puis le Green Deal en 2019, nous avons eu la confirmation que la finance était un levier d'action privilégiée. Avec la taxonomie européenne, la finance est même devenue le lieu de définition de ce qui était durable - et méritait des financements - et ce qui ne l'était pas.

C'est d'ailleurs dans la suite de cette logique de définition que nous travaillons aujourd'hui sur la finance à impact : les flux financiers sont le nerf de l'économie, mais pour qu'ils fassent le bien commun, il faut s'entendre sur ce qui relève précisément de ce bien commun, ou du moins, comment on y parvient.

THIERRY DEAU - Il y a dans le secteur financier une culture de l'analyse du risque et de la quantification : c'est parce qu

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