Nouveau mouvement de grève

Air France va connaître à nouveau deux mouvements de grève cette semaine. Un préavis a en effet été déposé par deux syndicats minoritaires de pilotes, SPAF et Alter, ainsi que par la CGT, FO et SUD Aérien pour les personnels au sol. Ces mouvements sociaux pourraient entraîner des perturbations mineures sur les vols, mais de nombreux retards compte tenu de l'implication des personnels au sol.

Ce mouvement de grève, qui, au fond, vise à protester contre le plan Perform 2020 et ses 1000 suppressions d'emplois prévues, a été déclenché par la confirmation, vendredi dernier, du licenciement d'un employé de la division fret de la compagnie aérienne nationale impliqué dans les incidents survenus à l'occasion du Comité Central d'Entreprise du 5 octobre, et la comparution mercredi 2 décembre des 5 salariés suspectés devant le Tribunal de Grande Instance de Bobigny.

Pour les syndicats, ces salariés sont seulement des «  victimes de la politique antisociale de nos dirigeants qui se servent de cet évènement pour criminaliser toute contestation dans notre entreprise », comme l'estime un communiqué de l'intersyndicale.

La CGT porte le fer sur le plan géopolitique

Pour la CGT, la lutte contre le plan Perform 2020 relève d'un « état d'urgence social ». En effet, selon elle, même si la direction promet que toutes les suppressions de postes prendront la forme de départs volontaires, le syndicat souligne que les précédents plans de départs volontaires mis en place par la direction d'Air France ont souffert d'un manque de candidats. Il paraît donc plus que probable qu'elle devra recourir à des licenciements.

Pour la CGT, ces licenciements sont profondément injustes, car ils consistent à faire payer aux salariés une situation de concurrence inique et déloyale dans laquelle se trouve Air France KLM, vis à vis des compagnies du Golfe. Ce fait indéniable, et déjà souligné par de nombreux observateurs et même quelques politiques de tous bords, est toutefois utilisé d'une façon nouvelle par la CGT, qui porte le fer sur le terrain de la géopolitique, et tente de lier la situation d'Air France avec celle de la France.

En effet la CGT insiste sur le fait que les pays du Golfe qui subventionnent grassement leurs compagnies, instaurant ainsi une distorsion de concurrence, sont aussi soupçonnés de financer indirectement Daesh. Il est donc temps, selon la CGT, de s'interroger sur le double jeu pratiqué par « ces pays déclarés partenaires de la France ».