Les syndicats d'Air France rejettent l'accord salarial 2018

Les syndicats d'Air France rejettent l'accord salarial 2018

L'accord salarial 2018 proposé par Air France est rejeté par la majorité des syndicats, qui le jugent « totalement insuffisant ». Ils veulent ainsi la reprise des négociations, faute de quoi une grève dure serait possible.

Publié le 07-02-2018 par Bertrand Dampierre

Véto syndical

 

Au sein de la compagnie aérienne Air France-KLM, les organisations des personnels navigants et commerciaux CGT, SNPNC-FO et Unsa, ainsi que les syndicats de pilotes SNPL et Spaf, qui totalisent à eux tous 52,6 % des voix, ont rejeté l'accord salarial 2018 signé par CFE-CGC et la CFDT. Ce rejet de la majorité des syndicats représentatifs des personnels du groupe de transport aérien franco-néerlandais devrait donc entraîner la caducité de l'accord, qui se trouve en effet pour le moment bloqué par le véto syndical.

Cet accord prévoyait une augmentation générale des salaires, la première depuis 2011 pour les personnels d'Air France. Cette augmentation aurait eu lieu en plusieurs temps : 0,6 % au 1er avril, puis 0,4 % en octobre. En plus de cette mesure collective qui touche tous les salariés quelles que soient leur catégorie et leur fonction, une enveloppe de 1,4 % avait également été inscrite au budget afin de permettre pour les personnels au sol des augmentations diverses, sous forme de primes, de promotions, de prise en compte de l'ancienneté, etc. Pour les syndicats qui se sont opposés à cet accord, ces augmentations sont totalement insuffisantes, en particulier parce que « 2017 s'annonce comme une année exceptionnelle pour Air France », a expliqué par exemple Force Ouvrière.


Un risque de grève

 

Par conséquent, en signifiant leur refus de l'accord, les syndicats souhaitent une réouverture des négociations, afin que soient prises en compte leurs revendications salariales : une augmentation de 6 %, ou de 200 euros par mois, de façon, notamment, à prendre en compte l'inflation qui est intervenue depuis 2011. Une intersyndicale se réunira jeudi pour élaborer une plate-forme de revendications communes dans le cadre de nouvelles négociations.

Mais, comme le précise une déclaration envoyée à l'AFP, la direction d'Air France-KLM « a indiqué aux organisations syndicales opposées à la mise en place de cet accord que les négociations ne pourraient pas être rouvertes ».

En ce cas, le risque que court la compagnie aérienne, c'est de voir une nouvelle grève dure la paralyser. Or, comme le concède la direction du groupe, « un conflit serait destructeur à un moment où la compagnie a retrouvé une dynamique de croissance lui permettant d'envisager une politique d'augmentation générale pour la première fois depuis 2011 ». Néanmoins, elle songe pour l'instant à maintenir ses positions et à appliquer sa politique d'augmentations de salaires de façon unilatérale, sans pour autant fermer la porte à un petit effort, mais qui ne sera de toute façon pas à la hauteur des espérances des représentants des personnels.

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