Les pilotes d'Air France KLM mettent la pression sur le futur PDG

Les pilotes d'Air France KLM mettent la pression sur le futur PDG

Philippe Evain, président du premier syndicat de pilotes d'Air France KLM, menace déjà d'une grève dure le nouveau PDG de la compagnie aérienne, alors que celui-ci n'est pas encore nommé.

Publié le 13-08-2018 par Bertrand Dampierre

Nouvelle menace

 

Les pilotes de la compagnie aérienne Air France KLM ont choisi ce week-end de mettre la pression sur le nouveau président directeur général du groupe de transport aérien franco-néerlandais, bien que celui-ci ne soit toujours pas nommé. Ainsi, Philippe Evain, président du premier syndicat de pilotes de la compagnie aérienne française, a accordé une interview à nos confrères du journal Le Parisien, tandis que Paul Farges, représentant des pilotes actionnaires au conseil d'administration d'Air France KLM, signait une tribune chez nos confrères du Journal du dimanche.

Pour les pilotes, il s'agissait en effet de frapper fort durant ce week-end, afin de tenter de peser sur les négociations destinées à rechercher un nouveau PDG à Air France KLM, suite à la démission de Jean-Marc Janaillac, défait dans son référendum sur la politique salariale du groupe. Dans chacune des contributions des deux représentants des pilotes, la même menace est apparue, et elle fait écho à la déclaration de l'intersyndicale d'Air France KLM en juillet dernier : avec ou sans nouveau PDG, le conflit reprendra à la rentrée pour parvenir par la force à un accord sur les salaires. Autrement dit, c'est une nouvelle grève de 15 jours qui se prépare.

 

Nouvelles inquiétudes

 

En effet, Jean-Marc Janaillac avait été contraint de démissionner après avoir vu sa proposition d'accord salarial rejetée par les personnels dans le cadre d'un référendum en mai dernier. Depuis, le dossier n'a pas avancé d'un pouce, la recherche d'un successeur prenant beaucoup plus de temps de prévu, depuis l'échec de la nomination de Philippe Capron, énarque et directeur financier de Veolia.

La position dure des pilotes traduit à la fois les inquiétudes des salariés, et leur détermination à obtenir un accord salarial qui leur soit favorable. En outre, pour attirer des talents, Air France KLM a pris la décision de tripler la rémunération de son PDG, ce qui, symboliquement, s'est avéré être une maladresse de taille : « c'est un symbole. Surtout si la nouvelle direction n'entend pas négocier. Mais je n'y crois pas. Ou alors, il y aura quinze jours de grève », a ainsi prévenu Philippe Evain dans son interview au Parisien.

Enfin, depuis quelques jours circule un nouveau nom de successeur possible, qui inquiète les pilotes, celui de Benjamin Smith, l'actuel PDG d'Air Canada. Pour Paul Farges, ce choix reviendrait à « placer Air France sous influence nord-américaine », ce qui est tout simplement inacceptable.

L'avenir d'Air France KLM est donc actuellement plus qu'incertain, et les tensions au sein du groupe entre la direction et les personnels toujours aussi vives.

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