Les performances de Kering gâchées par Gucci

Les performances de Kering gâchées par Gucci

Malgré une croissance à deux chiffres ce trimestre, Kering est toujours moins performant que ses concurrents du secteur du luxe, notamment à cause de sa marque phare, Gucci.

Publié le 23-10-2015 par Aglaë Derouen

Croissance timide

 

Au troisième trimestre de l'exercice 2015, le chiffre d'affaires de Kering s'élève à 2,895 milliards d'euros, en hausse de 12% en données publiées. Mais compte tenu de l'impact très positif des taux de changes, à taux et périmètres constants, l'augmentation du chiffre d'affaires se limite à 3,1%. Par rapport aux 7,7% de croissance organique du trimestre précédent de l'exercice 2015, le moins que l'on puisse dire est que le groupe français de luxe et de vêtements de sport enregistre ici un résultat mitigé. Les ventes de ses produits connaissent un tassement très fort en Asie, et notamment en Chine où la situation économique inquiétante impacte globalement le secteur du luxe, notamment en détournant les consommateurs issus de la classe moyenne. En Chine, tous les concurrents de Kering ont subi la même érosion. En revanche, Yves Saint-Laurent est la seule marque à tirer son épingle du jeu, en enregistrant une hausse spectaculaire de 26,6%

Les ventes ont également marqué le pas aux États-Unis, essentiellement à cause du regain de vigueur du dollar, qui limite les achats des touristes et même leurs flux vers le continent nord-américain en général. En revanche, l'activité touristique intense en Europe en cette période estivale a permis de compenser en partie ces reculs, notamment grâce au système de distribution en propre du groupe, qui lui permet d'engranger de meilleures marges et de mettre en valeur ses produits.

Dans le domaine du sportswear, Puma a lui aussi accusé le coup, en ne connaissant qu'une croissance de 3,9% de son chiffre d'affaires à taux de changes et périmètre constants, contre 7,5% au trimestre précédent. Quant à l'horlogerie, comme chez les concurrents de Kering, elle connaît un fort recul à travers ses marques Girard-Perregaux et Ulysse Nardin, dont les ventes en Chine, à Hong Kong et à Macao se sont effondrées.

 

 

Le problème Gucci

 

Le caillou dans l'escarpin du groupe de luxe et de sportswear de la famille Pinault est malheureusement sa marque phare, Gucci. Après avoir enfin connu une hausse de 4,6% de ses ventes au deuxième trimestre 2015, le chiffre d'affaires de la célèbre marque de luxe s'est replié de 0,4%. Il est vrai que la hausse du trimestre précédent était essentiellement due aux rabais concédés par le groupe sur les anciennes collections portant la griffe Frida Giannini, qui venait de quitter la maison florentine. Inversement, les nouvelles collections d'Alessandro Michele ont tardé à apparaître en boutiques, et n'ont en général pas été commercialisées avant mi-septembre, et dans un nombre restreint de magasins. Difficile de réaliser de bons chiffres de ventes dans ces conditions.

Mais Kering ne perd pas confiance dans Gucci, bien au contraire. Pour le directeur financier du groupe, Jean-Marc Duplaix, « les initiatives stratégiques prises par Gucci en termes d'organisation et de merchandising devraient nourrir un certain optimisme et améliorer la croissance organique au 4e trimestre ». Les nouvelles collections semblent prometteuses, et certains articles de maroquinerie comme le nouveau sac Dyonisus semblent appelés à devenir des best-sellers. Même son de cloche du côté de François-Henri Pinault, le Président directeur général de Kering. Se basant sur l'applaudimètre de la Fashion Week, il estime que « la réception enthousiaste des nouvelles collections confirme la dynamique très prometteuse dans laquelle la marque est engagée. J'aborde ainsi le dernier trimestre de l'année confiant dans le potentiel de développement de nos marques et dans la capacité du Groupe à poursuivre sa trajectoire de croissance ».

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