Le TGV, talon d'Achille de la SNCF

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Un rapport de la Cour des Comptes dénonce la faible rentabilité dun modèle de croissance basé sur le tout TGV. Le succès technologique masque des coûts exorbitants qui fragilisent la SNCF.

Publié le 24-10-2014 par Bertrand Dampierre

Un rapport accablant

 

La Cour des Comptes a délivré hier un rapport d'une sévérité extrême sur la logique industrielle et commerciale de la SNCF, qui repose depuis longtemps sur le développement de lignes à grande vitesse (LGV). Selon les magistrats de la rue Cambon, ce choix systématique de la grande vitesse ferroviaire « a abouti à un système peu cohérent, où les rames de TGV desservent 230 destinations et passent 40% de leur temps en moyenne sur les lignes classiques, ce qui nécessite en outre un parc important de rames». Trop de gares desservies, des infrastructures trop coûteuses, des projets pharaoniques, sont pour la Cour des Comptes autant d'obstacles au bon développement de la SNCF et à la pérennisation de son activité.

 

 

Des infrastructures trop coûteuses

 

Lancé dans les années 80, le TGV est encore considéré comme une des plus belles réussites technologiques françaises. Il a suscité un engouement certain et longtemps contribué au développement des transports ferroviaires de passager autant qu'au désenclavement de certaines villes, voire à la redynamisation de territoires entiers. Mais cela a bien sur eu des répercussions sur le modèle lui-même, en le rendant moins performant. Sur toutes les lignes desservies, les TGV ne circulent pas toujours à grande vitesse, loin de là, mais étendre le réseau LGV est beaucoup trop coûteux.

 

 

Le TGV n'est plus rentable

 

Un autre problème majeur est l'entretien et le financement des lignes LGV qui appartiennent à Réseaux Ferrés de France (RFF). RFF a en effet considérablement augmenté les péages pour les lignes LGV, si bien que le coût du péage représente presque un tiers du prix du billet. Le TGV est donc devenu trop cher pour l'usager, qui le boude. Ne pouvant plus remplir ses rames, la SNCF se voit donc contrainte par un modèle d'organisation qui l'empêche d'être rentable. Pour la Cour des Comptes, elle devrait se recentrer sur ces « trains du quotidien » que sont les TER ou les Transiliens, et développer des offres alternatives au TGV, y compris des liaisons par autocar.

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