Le rachat de AAA "montre que nous reconnaissons l'excellence de la France" (Strigini, Novartis)

Bruno Strigini

Acquisition de la société française AAA, lancement du premier traitement basé sur l'édition du génome... Bruno Strigini, patron de la division oncologie de Novartis, revient sur l'accélération du deuxième laboratoire pharmaceutique mondial dans la cancérologie.

Publié le 22-11-2017 par Jean-Yves Paillé

LA TRIBUNE - Vous êtes le premier laboratoire à lancer aux États-Unis un anticancéreux basé sur les CAR-T, une méthode associant immunothérapie et édition du génome, avec un prix record (475.000 dollars par patient). Les négociations en Europe et notamment en France risquent d'être difficiles...

BRUNO STRIGINI - Le National Institute For Health and Care Excellence (une autorité de santé britannique, NDLR), reconnue comme l'institution experte dans le domaine de l'économie de la santé, a chiffré le coût de notre traitement entre 600.000 et 700.000 dollars. On a fixé outre-Atlantique un prix inférieur, correspondant à la valeur qu'on apportait avec ce traitement contre la leucémie aiguë lymphoblastique. On a conduit des études d'économies de santé. Nous avons déterminé quatre facteurs pour fixer le prix : la valeur intrinsèque par rapport au traitement existant, la valeur pour le patient, et le niveau de qualité de vie du médicament (effets secondaires, NDLR), la valeur pour le système de santé, et l'impact pour la société d'un point de vue économique. Nous allons tenter d'appliquer en Europe ces principes suivis aux États-Unis.

Il est temps que les systèmes de santé voient dans le médicament une solution pour réduire le coût de la prise en charge des maladies, au lieu de le considérer comme un coût. Un médicament révolutionnaire peut permettre d'éviter des hospitalisations, par exemple. Il faut sortir des silos des systèmes de santé qui fixent des budgets hôpitaux, médicaments

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