La réduction en vue des vols intérieurs est-elle vraiment catastrophique pour Air France ?

Fortement impacte par le coronavirus, le trafic air france-klm s'est effondre en mars

Parmi les mesures environnementales que demande le gouvernement à Air France en contrepartie de son aide pour passer la crise du Covid-19 figure la suppression de certaines lignes intérieures au profit du train. Avec les critères retenus, le projet du ministre des Finances Bruno Le Maire évite les principaux inconvénients de la proposition (rejetée) de certains députés l'an dernier qui aurait été insoutenable pour Air France. La très grande majorité du réseau intérieur est épargnée par la mesure. Les vols vers Roissy également. Une autre mesure interpelle davantage : l'obligation d'incorporer 2% de biocarburants dans les avions d'ici à 2025. Sans harmonisation au moins à l'échelle européenne, elle créera une distorsion de concurrence. Analyse.

Publié le 02-05-2020 par Fabrice Gliszczynski

Moins d'un an après le rejet de la proposition de loi d'une quinzaine de députés, dont François Ruffin (LFI) et Delphine Batho (Génération Ecologie), qui demandaient la suppression de vols intérieurs au profit du train, Bruno Le Maire a repris l'idée dans les conditions environnementales imposées à Air France en contrepartie du sauvetage de l'Etat pour passer la crise du Covid-19. Mais, si elle demande à être précisée sur certains points, la proposition du ministre des Finances évite les principaux inconvénients du projet Ruffin qui rendaient celui-ci insoutenable pour le groupe Air France.

Les critères du transfert des lignes au train allégés

Deux critères dans la formule retenue aujourd'hui changent la donne et évitent une catastrophe pour le groupe français. La première se situe dans la définition du curseur à appliquer pour passer de l'avion au train. Alors que François Ruffin proposait d'interdire l'avion sur toutes les routes sur lesquelles le train "permettait un temps de trajet équivalent au temps de trajet de l'avion + 2h30" (soit sur les lignes où la durée du voyage en train va de 3h20 à 4h selon les axes), le gouvernement va nettement moins loin en exigeant de supprimer l'avion "dès lors qu'il y a une alternative ferroviaire d'une durée de 2h30". Cette différence est cruciale : dans la formule de François Ruffin, un très grand nombre de vols domestiques passaient à la trappe, à l'exception de quelques-uns comme Nice, Toulouse ou Biarritz.

Dans celle de Bruno Le Mai

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