Acquisition stratégique en avril

Au mois d'avril, juste avant l'Assemblée Générale des Actionnnaires de la Régie Renault, l'Etat avait augmenté sa participation dans le capital de l'entreprise, pour garantir le rejet des mesures voulues par Carlos Ghosn, qui visaient à empêcher l'attribution de droits de vote doubles aux actionnaires présents depuis plus de deux ans, comme le prévoyait pourtant la Loi Florange. Cette loi, prise à la suite des déboires du site lorrain d'Arcelor-Mittal, a pour finalité d'encourager la stabilité de l'actionnariat à long-terme et d'éviter la spéculation.

Dans un entretien accordé au quotidien du soir Le Monde, le Ministre de l'Economie Emmanuel Macron a donc réinsisté sur le fait que l'Etat n'avait nullement vocation à conserver ces actions acquises, mais souhaitait au contraire s'en débarrasser : « nous céderons les 5% de Renault acquis au printemps pour garantir l'adoption des droits de vote doubles », a-t-il déclaré à nos confrères du Monde.

Privatiser pour réinvestir

Cette cession vient s'inscrire dans la politique globale de gestion des participations de l'Etat. En effet, le gouvernement avait fait savoir par son Ministre de l'Economie que l'Etat s'était fixé un objectif de dégagement de 5 milliards d'euros d'actifs par le biais de privatisations.

L'objectif est d'ailleurs déjà à moitié atteint, et la cession des ces 5% du capital de la marque au losange va permettre d'y parvenir, avec les cessions des participations de l'Etat dans deux nouvelles entreprises aéroportuaires, celle de l'Aéroport de Nice Côte d'Azur, et celle de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry. Ces fonds disponibles ont vocation à être réinvestis par l'Etat, dans le numérique et dans la transition énergétique.