Les autorités chinoises sont indignées et pour cause : « des représentants du ministère canadien de la Justice ont donné le feu vert aux démarches à entreprendre, ce qui lance officiellement la procédure [d'extradition] dans l'affaire de Mme Meng Wanzhou. » Cette dernière, fille de Ren Zhengfei, fondateur de Huawei (dont le président du conseil d'administration est en France François Quentin), a été interpellée à la demande des États-Unis à l'aéroport de Vancouver le 1^er décembre 2018 puis libérée sous caution le 12 décembre suivant avec interdiction de quitter le territoire canadien.

Un duel Pékin-Ottawa

Accusée de fraude bancaire mais aussi électronique, Meng Wanzhou aurait trompé diverses institutions financières et traité avec l'Iran en dépit des règles imposées par les États-Unis et des sanctions encourues en cas de non-respect de ces dernières. Meng Wanzhou comparaîtra devant un tribunal de Vancouver le 6 mars 2019. La date de son audience d'extradition sera quant à elle fixée plus tard. Parallèlement, ses avocats ont déposé un avis de poursuite civil devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique contre l'ASFC (Agence des services frontaliers du Canada) et contre la GRC (Gendarmerie royale du Canada) pour violation des droits constitutionnels de leur cliente.