Deutsche Bank a déclaré hier « examiner des options stratégiques » pour favoriser « [ses] perspectives de croissance et [sa] rentabilité ». Parmi elles, une fusion avec Commerzbank est en discussion. Dans une lettre aux salariés de la Deutsche Bank, Christian Sewing, président du directoire, a souligné l'importance d'un renforcement sur le secteur bancaire nationale et européen et les risques d'échec des débats. Commerzbank évoque dans un communiqué une « issue ouverte » à ces pourparlers.

Une fusion poussée par le gouvernement

Inquiet quant à la santé de Deutsche Bank, Reuters révèle que le gouvernement aurait joué des coudes pour motiver ces discussions. Mais Commerzbank, dont il détient 15 %, compte également parmi ses préoccupations. L'Allemagne la dit vulnérable à l'investissement étranger et souhaiterait maintenir dans son giron sa spécialité, le financement des entreprises moyennes. Cette fusion permettrait également au pays de créer un mastodonte bancaire qui soutiendrait l'exportation, un pan conséquent de l'économie.

Un poids lourds qui pourrait peser sur les emplois

L'opération entraînerait la création d'un établissement représentant 1 800 milliards d'euros d'actifs et 25 milliards d'euros de capitalisation boursière. Il bénéficierait de 20 % des part de marché dans le secteur national de la banque de détail et emploierait quelques 140 000 personnes. Le syndicat Verdi évoque néanmoins des risques en terme d'emplois. Lundi Frank Bsirske, son dirigeant, donnait aux quotidiens Stuttgarter Zeitung et Stuttgarter Nachrichten le chiffre de 20 000 suppressions à craindre.