Eurotunnel doit vendre son dernier ferry

Eurotunnel doit vendre son dernier ferry

C'est pour Eurotunnel la fin d'une aventure, celle des liaisons à travers la Manche. Une décision des autorités britanniques contraint le groupe à céder le dernier ferry qu'il exploitait pour le fret.

Publié le 16-12-2015 par Bertrand Dampierre

Décision finale

 

Le groupe Eurotunnel vient d'annoncer ce mercredi 16 décembre qu'il mettait en vente son dernier navire exploitant la liaison maritime Calais-Douvres pour le transport de fret. La Cour Suprême britannique a en effet rendu une nouvelle décision contraire aux intérêts de l'exploitant du tunnel sous la Manche, considérant que l'exploitation d'une liaison maritime le met dans une situation d'abus de position dominante. Cette décision est la dernière d'un long processus d'obstruction que la justice britannique et l'Autorité britannique de la concurrence ont initié il y a plusieurs années envers le concessionnaire du tunnel. Elle signe l'arrêt définitif de toute volonté du groupe d'être présent sur le secteur du transport maritime, qui se voit du coup contraint de vendre son dernier navire.

 

 

Une longue guerre judiciaire

 

La guérilla judiciaire menée par les autorités de la Couronne avait commencé juste après la décision d'Eurotunnel de venir en aide aux anciens salariés de SeaFrance. Ces derniers, afin d'éviter la cessation d'activité de leur compagnie, s'étaient réunis en SCOP et avaient reçu le soutien d'Eurotunnel. Ce soutien avait consisté en l'achat par Eurotunnel des navires de la compagnie maritime, dont le groupe avait confié l'exploitation aux salariés de la Scop SeaFrance. Ce projet comportait plusieurs navires dédiés au transport des passagers, et d'autres au fret, sous le nom de MyFerryLink.

 

 

130 emplois menacés

 

A peine créée, cette compagnie s'était attiré les foudres des autorités britanniques, qui avaient à maintes reprises condamné Eurotunnel, voire interdit les navires d'accès au port de Douvres. Faute d'avoir gain de cause, le groupe Eurotunnel avait jeté presque totalement l'éponge à la fin du mois de juin, et cédé ses navires de transports de passagers, tout en conservant le navire de fret.

Mais la dernière décision de la Cour Suprême britannique vient de le contraindre à renoncer aussi à ce projet. Si le navire ne trouve pas d'acheteur avec un plan de reprise d'activité, ce sont 130 salariés sauvés in extremis au début de l'été qui vont perdre leur emploi.

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