EDF reporte encore le redémarrage du réacteur 3 de Cruas-Meysse

EDF reporte encore le redémarrage du réacteur 3 de Cruas-Meysse

EDF vient d'annoncer un nouveau report du redémarrage du réacteur numéro 3 de la centrale de Cruas-Meysse. Il s'agit du quatrième report consécutif pour ce réacteur rhodanien.

Publié le 02-11-2016 par Guilhem Baier

Report à Cruas-Meysse

 

EDF a annoncé tardivement hier soir que la remise en route du réacteur numéro 3 de la centrale de Cruas-Meysse, située au bord du Rhône, dans le département de l'Ardèche, serait reportée au 5 novembre. Il s'agit du quatrième report pour ce réacteur d'une puissance de 900 mégawatts en une semaine. La remise en route était, aux dernières nouvelles, prévue pour ce matin, mais le processus de vérification n'est pas encore achevé, de nouveaux tests ayant dû être effectués. En revanche, contrairement à ce qui avait été annoncé par RTE, le réacteur numéro 4 de la centrale du Bugey, dans l'Ain, redémarrera comme prévu le 30 novembre.

Depuis quelques semaines, Electricité de France a été contrainte de procéder à de nombreux arrêts de réacteurs nucléaires dans certaines de ses centrales de production d'électricité. Il ne s'agit pas d'arrêts pour maintenance, comme il s'en produit de nombreux entre le printemps et le début de l'automne, mais d'arrêts exceptionnels pour vérification des cuves et de certaines pièces des générateurs de vapeur. Ces vérifications avaient été conseillées par Areva NP et réclamées par l'Autorité de sûreté nucléaire.

 

Conséquences des dysfonctionnements au Creusot

 

Ces vérifications sont consécutives aux anomalies de concentration en carbone détectées dans les cuves d'acier et certaines pièces forgées par Areva NP dans son usine du Creusot, dont les générateurs de vapeur.
La première anomalie avait été détectée lors de la livraison de la cuve du réacteur EPR de Flamanville. Un audit qualité avait alors été initié par Areva NP, qui avait détecté d'autres dysfonctionnements, en remontant dans l'antériorité des processus de fabrication jusqu'à l'époque où l'usine du Creusot appartenait à Creusot-Loire, avant son rachat par Areva.

À l'occasion de ces contrôles, de nombreuses anomalies avaient été constatées dans les processus de vérification de la qualité des pièces forgées dans l'usine. Les valeurs moyennes de la norme de concentration en carbone avaient été données à des pièces qui affichaient en fait des valeurs supérieures à la moyenne. Sans que l'on sache véritablement si ces concentrations en carbone plus élevées représentent ou non un danger de fragilisation des systèmes de production d'énergie nucléaire, la prudence a recommandé une vérification systématique de l'état des pièces incriminées, ce qui implique un arrêt des réacteurs. Un coup dur pour l'énergéticien français, au moment où les températures baissent, et où les prix de l'électricité augmentent.


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