Diriger dans l'incertitude : philosophie de la sérendipité

Les bourses profitent d'une treve fragile

Selon les derniers canons du management d'entreprise, il faut être disruptif, ou mourir. Vraiment ? Par Jean-Baptiste Canivet, directeur associé de la startup Stig.Pro.

Publié le 25-08-2018 par Jean-Baptiste Canivet

Désormais sur toutes les lèvres, l'innovation disruptive s'est érigée en ambition suprême des entreprises. Il faut être disruptif, ou mourir. Une injonction qui se conjugue dans un contexte d'optimisation des moyens de tous bords et de recherche de rentabilité immédiate. On ne peut pourtant pas toujours être disruptif et d'ailleurs, le faut-il vraiment ? L'innovation de rupture serait-elle forcément plus porteuse que l'innovation du quotidien ?

Ce sont pourtant les innovations ordinaires et les avantages concurrentiels, qui permettent de hisser de nombreuses entreprises sur leurs marchés. Ce prétendu impératif de disrupter à tout prix s'accompagne de difficultés d'anticipation croissantes pour les gouvernants de plus en plus contraints de naviguer à vue dans un monde mouvant.

Pourtant, l'Histoire prouve que les grands progrès comme les petites révolutions émanent souvent de découvertes accidentelles, d'expérimentations « gratuites », d'explorations périphériques... Ce processus s'appelle la sérendipité. Cet état d'esprit et son aspect désintéressé, peut-il s'appliquer à l'entreprise, royaume du ROI systématique, pour innover au jour le jour, saisir l'air du temps et favoriser la créativité, face à l'impermanence et à la difficulté de planifier ?

La sérendipité, qu'est-ce que c'est ?

L'un des concepts favoris des anglosaxons, "serendipity", est introduit dans le langage en 1945 par le sociologue américain Merton, et n'entre dans le Larousse en français qu'en 2012. Il désigne l

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