Déchets nucléaires : 5 questions pour comprendre le méga-projet d'enfouissement de Bure

Andra Cigéo

Initié il y a plus de 20 ans, le projet Cigéo de stockage des déchets nucléaires les plus radioactifs dans le sous-sol de Bure (Meuse) devient de plus en plus concret. Afin d'évaluer s'il est d'utilité publique, et ainsi permettre au maître d'ouvrage d'acquérir de gré ou de force les terres nécessaires à sa construction, une enquête indépendante à été lancée mercredi. Reste que ses conclusions ne seront pas contraignantes, et que la décision reviendra in fine à l'Etat. Pour y voir plus clair, La Tribune revient sur les principaux enjeux d'un projet colossal...et contesté.

Publié le 18-09-2021 par Marine Godelier

A cheval entre les départements de la Meuse et de la Haute-Marne, c'est un projet aussi gigantesque que controversé qui pourrait bientôt voir le jour. Un complexe industriel immense qui mobiliserait plus de 700 hectares en surface, l'équivalent de 1.000 terrains de football... et bien plus en sous-sol. Baptisé Cigéo, ce centre de stockage en couche géologique profonde consisterait à enfouir, à 500 mètres sous terre, quelque 80.000 mètres cube de déchets nucléaires à haute et moyenne activité - dont certains resteront radioactifs pendant des millions d'années.

De quoi permettre d'enterrer, en même temps que ces substances issues des 56 réacteurs nucléaires français, le dossier épineux de leur dangerosité - avant que le pays ne puisse se passer de cette source d'énergie ? Si l'on en croit le pilote du projet, l'Andra (Agence nationale de gestion des déchets radioactifs), la réponse est oui : les générations futures n'auront « plus à s'en soucier », fait-elle valoir. La promesse a de quoi séduire...

Reste que de nombreux opposants, riverains ou non, se battent corps et âmes contre son autorisation. « Celle-ci dépendra de beaucoup de choses », explique Patrice Torres, directeur des opérations industrielles et directeur du Centre de Meuse/Haute-Marne de l'Andra. Y compris des résultats d'une enquête indépendante, officiellement lancée le 15 septembre. Composée de cinq membres nommés par le tribunal administratif de Nancy, elle doit permettre d'y voir plus clair sur l'éventuelle ut

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