Débarrassons-nous du PIB ! plaide Joseph Stiglitz

Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, lors d'un congrès à Mexico, le 19 juin 2017

Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz estime que la pandémie de coronavirus a révélé au grand jour que l'économie mondiale tournait sans roue de secours et plaidé pour une meilleure mesure de la santé économique d'un pays que le PIB, dans un entretien avec l'AFP.

Publié le 19-06-2020 par Manon Billing, AFP

AFP -Aujourd'hui, le discours des politiques est imprégné par l'idée de relance "verte". Sur quelles mesures s'appuyer pour prendre ce tournant vers une économie plus durable?

JOSEPH STIGLITZ - Ils devraient réfléchir au type d'économie dont nous voulons après cette pandémie. Et il ne faudrait pas se contenter de revenir là où nous étions. Nous savions alors et nous savons d'autant plus aujourd'hui que cet équilibre comportait beaucoup d'iniquités et d'inégalités.

Ce qu'il nous faut donc faire, c'est mener l'économie dans une direction qui reflète toutes ces préoccupations. Le PIB n'est pas une bonne mesure. Le PIB ne prend pas en compte les inégalités, le manque de résilience, le manque de durabilité.

L'indicateur le plus important est l'impact des émissions de gaz à effet de serre. Pas seulement le CO2, mais aussi le méthane. Ils ont chacun des dimensions différentes, comme leur durée de vie et leur puissance.

Ces dernières années, nous en avons appris davantage sur les multiples manifestations du changement climatique, par exemple sur la manière dont il va affecter les événements météorologiques extrêmes. Ce que nous avons appris, c'est la complexité du changement climatique lui-même.

Le PIB reste l'indicateur clé pour évaluer le succès de toute politique. L'évolution vers un nouveau modèle de croissance est-elle influencée par les outils que nous utilisons pour la mesurer?

Je pense que les indicateurs sont importants à deux égards. Dans notre nouveau rapport (pour l'OCDE

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