Coronavirus: «La précipitation nous a privés d'une réponse fiable sur l'effet des traitements»

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FACE A LA CRISE. Médecin et chercheur, le dirigeant de la société savante revient sur les enseignements de ces mois qui ont vu une collaboration inédite entre les politiques et les scientifiques. Propos recueillis par Florence Pinaud.

Publié le 23-07-2020 par Florence Pinaud

LA TRIBUNE - Alors qu'ils n'ont jamais vraiment suivi leurs recommandations sur le déclin de la biodiversité ou la pollution des sols, les pouvoirs publics se sont mis à écouter scientifiques et médecins. Est-ce nouveau ou les gouvernements vous consultaient-ils auparavant en coulisses ?

Pr PIERRE CORVOL - Nous avons été rarement saisis au niveau de l'Académie. Le gouvernement nous a consultés individuellement, parfois dans le cadre des agences sur des sujets spécifiques. Mais nous n'avons pas eu de demandes d'avis ou de conseils, et trop peu de moments de partage. À la création de l'Académie en 1666, l'idée de Colbert était que les scientifiques puissent éclairer le pouvoir dans ses décisions. C'était notre première mission, mais au fil du temps, les gouvernants ont perdu l'habitude de solliciter les académiciens. Il reste que l'Académie conserve sa faculté d'auto-saisine, liée à son indépendance statutaire. Elle l'utilise largement pour prendre des positions officielles dans son champ de compétences : qualité de l'enseignement, programmation de la recherche, énergie, environnement, etc.

D'autre part, les députés et les sénateurs se sont rapprochés de nous, par l'intermédiaire de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. Il s'agit de réfléchir ensemble sur les progrès scientifiques et leurs possibles répercussions sur la société. Nous menons aussi un travail dans le cadre du G7 et du G20 avec les organisations scientifiques des autres pay

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