Commerce : dans la tête de Donald Trump

Donald Trump

Le président américain plonge le monde dans une guerre commerciale aux conséquences imprévisibles. Il s'est fait élire grâce à un discours flattant sa base, les classes moyenne et ouvrière blanches. Mais son protectionnisme économique s'inscrit dans une philosophie plus largement isolationniste.

Publié le 10-07-2018 par Irène Frat

« Fuck the system » : c'est sur cette notion que Donald Trump s'est fait élire, le 9 novembre 2016. Contre le « marécage » de Washington, peuplé de lobbyistes ; contre « les riches » ; contre les immigrants, qui viennent voler le travail des bons Américains et font baisser les salaires ; contre les Chinois et les autres, qui inondent le pays de produits à bas coûts et désintègrent le tissu industriel traditionnel ; contre, enfin, les instances internationales, dont l'ONU, qu'il menace régulièrement d'assécher financièrement, et ses diverses émanations comme l'Unesco, dont les États-Unis se retireront à la fin de cette année, et le Conseil des droits de l'homme, dont ils ont claqué la porte le 19 juin dernier. De même, Donald Trump ne croit pas à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et bloque aujourd'hui la nomination de juges pour la cour d'appel de l'organe de règlement des différends, au point que cette instance ne pourra bientôt plus fonctionner...

Si le candidat Trump jouait sur du velours, face à certains citoyens oubliés par la reprise et « relégués » socialement comme culturellement, il puisait également à une source plus historique, celle de l'isolationnisme américain, né avec la guerre des colons contre l'Angleterre, moins en vogue depuis la Seconde guerre mondiale, mais qui resurgit périodiquement, à la faveur d'événements comme les attentats du 11 septembre 2001. N'a-t-il pas déclaré, en avril 2017, devant un parterre d'ouvriers, qu'il n'était pas « le préside

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