Ceta : pourquoi la Wallonie a pu dire "non"

Wallonie

Le veto des régions wallonne et bruxelloise et de la communauté francophone au traité de libre-échange euro-canadien est le fruit d'une évolution institutionnelle de la Belgique et d'un contexte politique particulier. Dans les deux cas, les partisans du traité ont été pris à leur propre piège.

Publié le 25-10-2016 par Romaric Godin

Le refus de la région wallonne, de celle de Bruxelles Capitale et de la communauté francophone de Belgique d'accorder au gouvernement fédéral belge leurs pouvoirs pour valider en conseil européen le traité de commerce euro-canadien (Ceta) a donné lieu à un certain nombre de caricatures. C'est en fait un acte que l'on ne peut comprendre qu'en saisissant la complexité de la situation belge, elle-même fruit d'une lente et difficile évolution de l'Etat belge. Mais c'est aussi le fruit d'une évolution de la situation politique belge.

Une forte dévolution des pouvoirs à la demande des Néerlandophones

L'histoire de la Belgique, depuis son indépendance en 1830, est l'histoire d'une évolution vers un fédéralisme de plus en plus marqué. Cette évolution vise à établir les conditions d'une cohabitation entre les deux grandes communautés du pays, les Néerlandophones (grosso modo 60 % de la population belge) et les Francophones (environ 40 % de la population), longtemps fort hostiles - et parfois violemment -  les uns envers les autres. Depuis 1970, le pays a ainsi connu six grandes réformes de l'Etat qui ont transformé la Belgique en Etat fédéral parmi les plus décentralisés du monde.

Ce fédéralisme a ceci de particulier qu'il est « double », territorial et communautaire. Il existe ainsi trois régions, La Flandre, la Wallonie et la région Bruxelles-Capitale et trois Communautés, la Néerlandophone, la Francophone et la Germanophone. A l'exception de la Flandre et de la Communauté néerlando

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