Accord trouvé

C'est hier soir, sur le plateau de France 3, que la nouvelle a été annoncée par Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération nationale bovine. Selon lui, la négociation avec le groupe Carrefour a duré trois heures, pour déboucher enfin sur un « engagement ferme et définitif », qui satisfait visiblement les éleveurs : « Cet accord est basé sur les principaux engagements que la FNB demandait depuis plus d'un an », a précisé Jean-Pierre Fleury.

Un juste prix

En effet, les éleveurs bovins militent depuis un certain temps en faveur d'une initiative nommée « Coeur de gamme », qui revaloriserait leur production et ferait s'engager les distributeurs sur le fait d'acheter la viande bovine à un prix décent, permettant aux éleveurs de dégager un revenu. Les prix de la viande bovine se sont effondrés durant ces dernières années. Selon la FNB, en deux ans, le boeuf a perdu 70 centimes d'euros par kilogramme, ce qui représente une perte moyenne de 300 euros par bête pour les éleveurs.

Carrefour a donc accepté de prendre en compte les coûts de production, et a même déclaré par la voix d'une de ses porte-paroles qu'il était satisfait de cet accord.

Toucher Carrefour dans son image

Pourquoi ce revirement de la part du deuxième groupe mondial de distribution ? Tout simplement parce que les éleveurs, mobilisés durant toute la journée d'hier, ont frappé Carrefour là où les coups sont les plus douloureux et dangereux : son image. En région parisienne, en Normandie, en Bourgogne, en Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi en Aquitaine, des éleveurs ont ciblé les magasins Carrefour, où ils ont déployé des pancartes et banderoles avec des slogans bien sentis, comme celui-ci : « Vous pouvez choisir de faire vivre les éleveurs, ou acheter chez Carrefour ». Par ailleurs, ils ne se sont pas privés non plus de mettre en valeur un des concurrents de Carrefour, Système U, qui a été le premier à soutenir leur démarche.