« C'est la première fois que le CEA essaime des startups qui développent des réacteurs nucléaires innovants » (Laurence Petit)

Laurence Petit

Le CEA présente, ce jeudi 9 mars, Hexana et Stellaria, deux startups développant des petits réacteurs nucléaires innovants dédiés à la décarbonation des industriels électro-intensifs. Les deux jeunes pousses s'appuient sur des technologies de quatrième génération développées au sein du CEA. Chacune vise la mise au point d'un prototype à l'horizon 2030. L'organisme de recherche, rompu à la création d'entreprises depuis plus de 50 ans, a mis en place un programme d'accélération spécifique pour les accompagner. Interview de Laurence Petit, directrice déléguée du CEA, chargée de l'innovation, des startups et des participations.

Publié le 10-03-2023 par Juliette Raynal

LA TRIBUNE - À l'occasion du salon Hello Tomorrow, événement majeur de la « deeptech », vous dévoilez deux nouvelles startups nucléaires qui s'appuient sur des technologies et des brevets du CEA pour développer des petits réacteurs modulaires innovants. Pouvez-vous nous les présenter ?

LAURENCE PETIT - Ces deux startups travaillent sur des petits réacteurs de quatrième génération. Hexana développe un réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium, qui est une technologie mature. Elle reprend des briques technologiques que le CEA a développées depuis de nombreuses années. Le projet consiste à développer une paire de petits réacteurs de 150 mégawatts (MWe) chacun, couplés à un réservoir de stockage thermique à base de sels fondus. L'intérêt est de proposer un réacteur très flexible, capable de fournir de l'électricité, mais aussi de stocker et de fournir de la chaleur aux industriels en fonction de leurs besoins. Son autre point fort, c'est la possibilité d'utiliser sur plusieurs cycles des combustibles Mox [fabriqués à partir de combustibles déjà irradiés dans les réacteurs du parc nucléaire français, Ndlr], un atout en matière d'économie circulaire. Enfin, les matériaux qui seront utilisés sont qualifiés et pourront être fabriqués en France.

Stellaria développe, elle, un réacteur à sels fondus [qui utilise des combustibles sous forme liquide, Ndlr] d'une puissance de 150 MWe. C'est une technologie moins mature mais sur laquelle le CEA a accumulé des connaissances et de l'expé

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