Un contexte très défavorable

Le contexte était loin d'être favorable, car Bonduelle a traversé cet exercice 2014-2015 avec plusieurs handicaps lourds. Tout d'abord, la crise du Rouble a mis le groupe agroalimentaire nordiste dans une situation délicate du point de vue des taux de change, puisque cette seule monnaie dévaluée a un impact négatif de 20% sur les résultats de son exercice décalé.

L'embargo russe lié à la situation en Ukraine aurait lui aussi pu peser, même si la majeure partie des produits destinés à ce marché sont fabriqués sur place, et échappent donc aux mesures économiques de rétorsions contre les états européens. La production au Canada a connu des perturbations fortes suite à l'incendie survenu dans l'usine Bonduelle de Tecumseh, dans la Province d'Ontario. Enfin, le mouvement de concentration des centrales d'achats des grands de la distribution a ravivé la guerre des prix en Europe, où, par ailleurs, la croissance reste très faible. Autant de facteurs qui auraient pu excuser un bilan mitigé, voire mauvais.

Records battus

Mais ce n'est nullement le cas, bien au contraire. Bonduelle a en effet battu des records en matière de résultats sur cet exercice. A commencer par son chiffre d'affaires, qui culmine à 1,9818 milliard d'euros, en progression de 3,2% en données réelles, malgré un impact négatif des taux de change. Son résultat opérationnel courant bat lui aussi un record, et se monte à 111,5 millions d'euros, en hausse de 8,2%. Le résultat net est encore plus remarquable, puisqu'il s'élève à 69,2 millions d'euros, contre seulement 15,2 millions lors de l'exercice précédent, soit une augmentation de 355,2%.

La zone Europe, qui représente 65% des ventes du groupe spécialiste des légumes, a malheureusement connu une croissance nulle. Tandis que les ventes réalisées hors de cette zone affichent une progression sensible, de 9,4% en données réelles, et de 12,5% à taux de change constant.

Fort de ce bon exercice, l'entreprise familiale reste confiante sur ses perspectives de croissance pour l'an prochain, même si le marché européen continuait de stagner.